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Sytoun - Omar

  • sytounmcef
  • 23 févr. 2021
  • 10 min de lecture

Après avoir défendu l’idée que, pour construire une société saine, il faut revenir aux lois fixées par le Créateur de l’univers en les appliquant comme il se doit sans y mêler les intérêts personnels, je me devais de donner un exemple historique qui prouve la véracité de mon affirmation.


Certaines personnes prétendent qu’un chef d’Etat juste ne peut pas exister.

Quand je parle avec eux en leur disant que seul un homme juste pourra gouverner ce monde comme il se doit de sorte que personne ne se sente oppressé, ces gens répondent sans même s’ouvrir au débat que « c’est bien beau de rêver mais les hommes justes à 100%, ça n’existe pas ».

« Que le pouvoir corrompt » (sous-entendu tout le monde).

« Que de toute manière, la nature humaine fait que – quel que soit l’homme – les tentations du pouvoir auront le dessus sur lui… »

Ces gens n’ont pas lu l’Histoire. Ou alors ils sont braqués sur l’idée que ce qui s’est passé avant n’arrivera plus aujourd’hui. Ou pire, que l’idéologie dominante en Occident, aujourd’hui, est réellement un monde où il fait bon vivre pour qui a des principes et des valeurs morales. Dans tous les cas, s’ils avaient étudié et tiré des leçons du passé comme il se doit, alors ils sauraient que s’il y a du vrai dans leurs dires, la généralité est à exclure.

Si beaucoup de dirigeants ont été, sont et probablement seront corrompus, tous ne l’ont pas été. Il est arrivé, à certaines époques de l’Histoire, que des peuples aient été gouvernés par des hommes animés par la justice.

Des hommes conscients qu’ils devront rendre des comptes une fois leur vie terrestre arrivée à son terme. Des hommes qui ont su garder la tête sur les épaules et ont résisté aux tentations. Des hommes qui ne se sont jamais enflé d’orgueil.

Des hommes comme Omar Ibn Khattab, 2ème calife de l’Islam ayant succédé au tout aussi vertueux et véridique Abou Bakr As Siddiq.

Décrire et raconter la vie de ce grand homme en détails est impossible en un seul livre. Je préfère renvoyer mes lecteurs désireux d’en connaitre plus sur ce modèle de droiture à sa biographie rédigée par des savants de l’Islam. Ce que je vais rapporter ici ne sont que les lignes principales et les traits de caractères les plus connus de ce dirigeant qui a marqué l’Histoire d’une manière on ne peut plus exemplaire.

Omar était un homme et un dirigeant réputé pour sa justice et sa lucidité.

Un homme conscient de la réalité de ce bas-monde, voué à disparaitre.

Conscient de sa propre réalité : une vie éphémère pour en préparer une éternelle.

De fait – et quoi qu’en disent ceux qui ne savent pas ce qu’est la foi – à partir du moment où l’humain a cette conscience, bien des choses en lui peuvent changer.

Il peut très facilement et rapidement devenir capable de se fermer à lui-même certaines portes destructrices que d’autres, inconscients ou insouciants, n’hésiteront pas à ouvrir, sacrifiant ainsi une vie éternelle pour quelques années de jouissance.

Omar a été un homme juste envers ceux qu’il gouvernait.

Un jour[1], il s’est adressé à son peuple et a demandé : « que ferez-vous si vous me voyez un jour trahir mon engagement envers vous et commencer à profiter de ma position afin de vous opprimer ? » Ce à quoi un homme a répondu fermement : « si tu trahissais tes engagements et devenait un oppresseur, nous te trancherions la gorge ! » Contre toute attente si cette scène se reproduisait de nos jours avec nos dirigeants actuels, Omar a félicité l’homme pour son attachement à la justice.

Un autre jour, Omar donnait un prêche lorsqu’un homme se leva et cria sèchement : « Ô Omar, nous ne t’écouterons pas ! Car tu as donné à chacun de nous un vêtement alors que tu en as gardé deux pour toi ! Tu dois être juste et ne prendre de richesse que ce que tu nous donnes si tu veux que nous t’écoutions ! » Ce à quoi Omar – au lieu d’ordonner l’emprisonnement ou la bastonnade de cet homme qui pourtant l’a interrompu pour l’accuser publiquement d’injustice – s’est justifié en toute transparence, faisant témoigner son fils Abdallah que le vêtement en plus qu’il a sur lui est celui que son fils lui a donné afin qu’il puisse se vêtir convenablement, car il était très grand de taille et un seul morceau de tissu ne lui suffisait pas.

En matière de tolérance religieuse – et nul n’a remis en cause ce fait historique – Omar permettait aux chrétiens et aux juifs de pratiquer leur religion et garantissait leur sécurité ainsi que leurs lieux de culte.

Les sujets d’Omar pratiquant une autre religion que l’Islam payaient un impôt appelé la jaziya (mais n’étaient pas soumis à la Zakat). Donc chacun contribuait à entretenir l’Etat qui lui-même protégeait et était véritablement au service du peuple.

À ce sujet, chacun payait selon ses moyens. Omar a un jour vu un vieil homme juif mendier. Lorsqu’il l’a interrogé sur ce qui l’amenait à pratiquer la mendicité, le vieillard a répondu qu’il n’avait pas de quoi payer la jaziya. Omar l’en a alors dispensé, lui et tous ceux dans sa situation, refusant d’imposer à un être humain une charge supérieure à ses moyens.

Omar était aussi bon homme politique sur sa manière de gouverner son peuple qu’il l’était sur sa manière de gérer les enjeux externes.

Le territoire qu’il avait sous sa responsabilité était immense. Il a su le gouverner avec justice, sagesse et intelligence sans outrepasser de limite.

Pour cela, il a appliqué les règles fixées par son Créateur tout en ayant su s’adapter au contexte dans lequel il a vécu. Les deux n’ayant jamais été, n’étant et ne seront jamais incompatibles, quoi qu’en disent certains ignorants ou manipulateurs.

Aujourd’hui, certains pensent que lorsqu’on leur rappelle les récits de ces grands hommes qui ont marqué l’Histoire, on les invite à retourner vivre comme les gens vivaient à leur époque. En oubliant de dissocier les évolutions des mentalités humaines et celles des évolutions matérielles et technologiques. Si on s’abstient de faire cet amalgame, notre compréhension s’en trouve grandement facilitée.

Ferme lorsqu’il le fallait, Omar s’est fait respecter sans être un tyran.

Intransigeant sur ses valeurs, aucune pression humaine ou passionnelle ne l’a fait dévier du droit chemin qu’il s’est engagé à suivre depuis le jour où il a embrassé l’Islam. Un exemple idéal de ce qu’est un vrai homme de principes.

Il a su faire respecter la loi et l’ordre sans user de violence gratuite ni mettre son califat à feu et à sang. Lui-même a déclaré à ses sujets que si un de ses agents usait de violence envers eux injustement, ou les frappait, ils n’avaient qu’à venir lui en parler afin qu’il leur rende justice.

Sans parler de toutes les avancées sociales qu’il a mises en place pour son peuple.

Certains croient que les avantages du système français actuel n’ont pas eu d’antécédent historiques… ils se trompent. Il y a près 14 siècles, la Révélation a apporté tout ce dont les hommes et sociétés avaient besoin pour vivre sainement sur le plan individuel comme collectif.

Sous le califat d’Omar, aucun pauvre ne venait se plaindre de la faim sans qu’il reparte avec de quoi manger. Aucune victime d’injustice n’allait le voir sans obtenir gain de cause, cela quel que soit sa confession.

Un récit rapporte l’histoire d’un chrétien copte injustement frappé lors d’un concours par le fils d’un gouverneur musulman qu’il avait devancé. Venu réclamer justice auprès d’Omar, ce copte a trouvé justice. Convoqué par Omar, le fils du gouverneur a appris à ses dépens que son statut ne lui conférait aucune supériorité sur quiconque dans un Etat où la justice prédomine sur les conflits d’intérêts, les passions et l’argent.

Aucun ennemi ne pouvait causer du tort à son peuple comme a tenté de le faire l’empire perse. Mais les soldats musulmans, animés par les mêmes valeurs, et également conscient de leur réalité ainsi que celle du monde, n’ont pas pris les perses en traitre. Avant de combattre, un ultimatum et une invitation à abandonner leurs projets leur ont été proposés. Devant le refus des perses, la guerre a éclaté et une fois les soldats musulmans vainqueurs, pénétrant dans la capitale de Perse, aucune mise à feu et à sang ni aucun coup porté à un civil ni à un innocent.

Les mères recevaient une aide financière. Les handicapés également.

Omar n’agissait pas en dictateur.

Lorsqu’il devait faire un choix, comme le Prophète, il consultait son assemblée. Dans les situations délicates, l’objectif était la recherche de la vérité, et non la satisfaction des égos.

Bien loin d’être arrogant comme le sont certains produits de leur époque médiatisés alors qu’ils ne sont personne, Omar n’a jamais cherché à écraser qui que ce soit usant de son pouvoir ou son prestige. Son statut ne lui a pas fait oublié que c’est à son Créateur qu’il doit tous les bienfaits dont il a eu la jouissance, comme nous tous.

Reconnaissant, il n’a pas cherché à se prendre pour un surhomme, conscient que tout ce qu’il pouvait faire de grand, il ne l’a fait que par permission de son Seigneur. Il n’a jamais cherché à s’enrichir alors qu’il avait le trésor public des musulmans à portée de main. Conscient que cet argent ne lui a pas été confié pour vivre dans le luxe mais pour servir au bien commun, c’est à cette fin qu’il en a usé.

Le califat était un système équitable fondé sur la justice.

Omar était un dirigeant juste.

Son peuple l’aimait et même les autres chefs d’Etat savaient que sa parole, une fois donnée, ne changerait pas. Chacun savait qu’aussi longtemps qu’il respectait le pacte conclu avec Omar et son peuple, cet engagement durerait.

Lorsqu’il nommait un gouverneur à la tête d’une province, Omar choisissait un homme apte à exercer cette fonction sans favoritisme ni corruption comme c’est monnaie courante aujourd’hui.

Et si l’homme qu’il avait choisi s’avérait ne pas répondre aux exigences de ce poste, Omar le destituait pour renommer quelqu’un de plus compétent.

Omar a été une preuve vivante que si les tentations existent et que l’âme devient instigatrice au mal si elle est livrée à elle-même, il y a également des hommes assez forts dans leur foi pour rester droit et ne pas fléchir face à l’amour du pouvoir.

Sans prétendre qu’il existe à notre époque des hommes aussi méritants que ceux de la génération du Prophète – ce qui n’est pas vrai car lui-même l’a dit dans un hadith – il est certainement toujours possible de trouver encore de vrais hommes et de vraies femmes animés par la foi, la justice et la volonté de faire triompher le bien sur le mal.

Le tout est de s’inspirer de véritables modèles de droiture dont le comportement incite à nous tirer vers le haut, et de cesser d’admirer des gens qui, au contraire, ne méritent que d’être ignorés pour leurs aberrations.

Comme – pour ne citer qu’eux – ces politiciens corrompus, ces influenceurs sans principes, promoteurs de tous les vices en toute décontraction. Ainsi que ces stars du show-biz qui se gonflent d’orgueil à cause de leur petite notoriété qu’ils perdront d’ici quelques mois après que la tendance ait changée et que l’hiver ne vienne refroidir leur tube de l’été.


Ce que j’ai écrit n’étant qu’un petit résumé, je recommande à toute personne curieuse d’en savoir plus sur ce grand homme qu’est Omar Ibn Khattab de lire sa biographie et de s’intéresser à l’Histoire.

Il est facile de regarder l’état actuel du monde et de la grande majorité de ses dirigeants pour dire que le pouvoir corrompt et qu’il est impossible de voir un Etat régi par la justice où l’oppression n’a pas sa place…

Mais pourtant, si on regarde le contexte dans lequel Omar a grandi, on s’aperçoit que tout n’est question que de foi, de conscience, d’éducation, de principes et de valeurs.

Omar a grandi dans un environnement où l’injustice prédominait. Une société où le fort opprimait le faible en toute impunité.

Où le riche avait presque tous les droits et pouvait écraser le pauvre à sa guise, si celui-ci n’avait la protection d’aucun clan puissant… un peu comme aujourd’hui où quelques pots-de-vin font taire bien des juges et des hommes de pouvoir.

Où on se prosternait devant des fausses divinités façonnées de toutes pièces et où l’intérêt primait sur la raison et le bien commun… un peu comme aujourd’hui où la plupart des gens consacrent leur vie à ce qui ne leur profite en rien, ou si peu. Beaucoup s’accrochent à des illusions, à de l’éphémère, au pouvoir limité qui tôt ou tard va les lâcher.

Mais après une réforme radicale de ces mœurs néfastes par la cause du Prophète Muhammad avec la Révélation divine, ces mêmes peuples sont passés du plus bas au plus haut. Récits et preuves historiques à l’appui.

Omar, à ses débuts, était influencé par l’environnement injuste dans lequel il a grandi et a d’abord combattu l’Islam.

Mais lorsque la foi a pénétré son cœur et qu’il a su user de sa capacité de discernement entre le bien et le mal à bon escient, ses mérites et exploits n’ont cessé de s’accumuler au point où les musulmans l’ont agréé comme 2ème calife après la mort d’Abou Bakr, le plus méritant de tous les Compagnons du Prophète, qui lui-même le désigna comme successeur.

Encore une preuve, s’il en fallait, qu’un homme peut avoir le passé le plus sombre qui soit, ça ne l’empêche pas d’avoir un futur radieux. Raison pour laquelle condamner une personne repentante sur son passé n’a d’égale dans la contre-productivité que le fait de commettre les mêmes crimes qu’il a jadis perpétré.

Et bien entendu, comme c’est d’individus qu’est composée un peuple, l’équation est simple : plus les individus seront nombreux à se remettre en question et œuvrer, chacun selon son possible, pour aller de l’avant, plus le peuple – quel qu’il soit – ira de l’avant dans sa globalité.

Évidemment, il est facile de se trouver des excuses et d’user de mauvaise foi lorsqu’on préfère se complaire dans la bassesse en opprimant des innocents ou en s’adonnant sans limites à toutes sortes de plaisirs futiles plus malsains les uns que les autres… mais tout ça ne dure qu’un temps.

Sans compter qu’au final, personne dont le cœur n’est pas encore complètement mort n’est vraiment heureux en semant le désordre, quand bien même cet homme roulerait sur l’or et aurait accès à tous les privilèges terrestre sans limite.

Alors deux choix s’offrent à nous : persister dans le mal ou aller de l’avant.

C’est à nous, les hommes et femmes d’en bas, de faire le pas car si nous voulons des dirigeants comme Omar, à nous de nous efforcer de faire le maximum pour être un peuple comme celui qu’a gouverné Omar.

Passer du pire au meilleur est possible pour toute personne doté du courage d’une remise en question, premier pas indispensable vers une réforme de soi.

Et c’est hélas ce qui manque à la plupart: le courage de remettre en cause tous les enseignements de notre entourage – au sens large – et se lancer sans avis préfabriqué dans une véritable quête de vérité quant à notre condition et celle de notre monde.

Sur ce, je ne peux qu’espérer avoir su toucher ne serait-ce qu’une personne avec ce texte ayant pour objectif, encore et toujours, à tirer vers le haut tout homme et toute femme en ayant assez du monde rempli d’injustices et de corruption dans lequel nous vivons.

Présenter des modèles de droiture et de réussite honorable étant, il me semble, une bonne alternative à ce qu’on nous vante aujourd’hui comme les exemples à suivre, ou ce qu’on nous présente comme étant le succès… alors voici le court résumé de l’action d’un homme qui a marqué l’Histoire à travers le bien qu’il a semé.

À chacun de s’en inspirer au mieux sans oublier que la seule véritable barrière qui peut nous contraindre à nous remettre en question et changer nos mauvaises habitudes, c’est notre propre refus de le faire.



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[1] Informations tirées de sa biographie facilement consultable

 
 
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