KHALIL ADIL - "Itinéraire d'un affranchi" (chapitre extrait du livre)
- sytounmcef
- 22 juin 2022
- 22 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 août 2022
La bonne nouvelle, c’est que même si beaucoup ont été conditionné avec ces « valeurs » modernes qui sont les causes du triste état dans lequel nous nous trouvons, c’est que le conditionnement n’est pas une fatalité. Il est toujours possible pour quelqu’un qui le veut de remettre en question le système de valeurs qu’on lui a présenté comme étant la norme, la voie à suivre.
S’il est sincère dans cette démarche, peut-être qu’il réussira à s’affranchir de l’illusion avec laquelle on lui a lavé le cerveau depuis l’enfance.
Si j’ai pu m’en affranchir, moi qui ne suis ni plus ni moins qu’un homme parmi tant d’autres, de la génération 90, ayant grandi en France, qui partage ce témoignage dans le but d’apporter quelque chose d’utile, alors je pense que vous le pouvez aussi, qui que vous soyez, si votre réel objectif est d’aller de l’avant.
Comme la plupart d’entre vous, j’ai grandi bercé par les valeurs modernistes, desquelles j’ai fini par prendre de la distance jusqu’à m’en désendoctriner, après avoir compris que ce mode de vie que m’avait tracé mon conditionnement ne me rendait ni heureux, ni en harmonie avec moi-même et encore moins avec le monde qui m’entoure.
Au contraire, j’étais devenu renfermé, anxieux, solitaire, errant sur terre sans comprendre ce que je faisais là, ni ce qu’était ce monde dans lequel trop de gens se laissaient aller à la bêtise et la méchanceté.
Et puis j’ai fini par faire ce que certains font, et que d’autres refusent de faire : une introspection profonde, en me posant les questions de base que nous nous sommes tous posés : le sens de notre vie.
Qui nous a créés ?
Pourquoi ?
Ensuite, à partir de cette base solide, j’ai pu me reconstruire spirituellement, intellectuellement et humainement afin d’être en accord avec ma raison d’être.
Et c’est ainsi que je suis devenu musulman.
Tout d’abord, en observant avec recueillement le monde qui m’entoure.
Moi, être humain, qui pense, qui ressent, qui a une date de naissance marquant le début de mon existence, ainsi qu’une date de mort qui marquera ma fin, sans que je sache quand elle aura lieu…
Le ciel bleu sur lequel circulent de lourds nuages blancs, gris clair ou sombre.
Les gouttes de pluie qui tombent sur nos têtes sans pour autant nous faire de mal. Au contraire, elles refont pousser la verdure, les fruits et légumes que nous mangeons ensuite, grâce à notre système digestif taillé sur mesure pour sa mission…
Tous ces animaux autour de nous qui nous tiennent compagnie, que nous pouvons utiliser comme monture, comme nourriture ou qui, à l’inverse, peuvent être dangereux…
Le soleil qui nous éclaire sans pour autant nous brûler…
Notre planète située pile au bon endroit dans le système solaire.
La nuit pour nous reposer qui s’alterne avec le jour où nous y voyons clair pour nos activités quotidiennes, avec une impressionnante précision.
Cette même nuit durant laquelle nous pouvons contempler dans le ciel noir, des milliers d’étoiles qui, lorsque nous nous trouvons en rase campagne sans éclairage public, suffisent pour nous éclairer – avec nos yeux qui s’adaptent alors à l’obscurité.
…
Plus je méditais, plus je ne pouvais m’empêcher d’admettre que derrière tout cet ordre, toute cette précision, cette finesse… il y a un Créateur Tout-Puissant.
Je n’ai jamais compris les gens qui pensent que foi et raison sont incompatibles.
J’ai eu beau réfléchir pour essayer de comprendre leur logique, je n’ai pas pu m’enlever de la tête l’idée que ces gens sont victimes du conditionnement social moderniste, car si on réfléchit bien, avec la logique et le bon sens, il est évident que cet univers et tout ce qu’il contient a un Créateur qui le gère.
Quand on regarde notre monde, la Terre et l’espace, merveilleusement sophistiqué, régi par des lois lui permettant de fonctionner, avec chacune de ses composantes en parfaite harmonie avec les autres au point où les scientifiques parlent de « réglage fin » pour désigner l’ordre méticuleux qui règne dans l’univers, et même en méditant sur notre propre corps, superbement bien façonné, dans lequel chacun de nos organes et de nos membres est à la place judicieuse pour nous permettre de vivre… ajouté à cela que nous sommes dotés d’un esprit ayant la capacité de raisonner, de penser, d’imaginer… en méditant vraiment sincèrement sur notre composition, notre condition, notre corps, notre raison, notre esprit… et plus largement sur la terre et l’univers, on ne peut pas accepter l’athéisme.
C’est illogique et rationnellement impossible puisqu’être athée, c’est croire que la raison peut venir de rien, que le néant peut produire l’univers et son réglage fin, que la non-vie peut produire la vie, que le chaos peut produire l’ordre et lui permettre de se maintenir sur des milliards d’années… sincèrement, qui que vous soyez qui lisez ces lignes, stoppez votre lecture 30 secondes et méditez ça.
Le simple fait que nous ayons la capacité de réfléchir doit nous interpeller : à la base, il faut bien qu’il y ait une sagesse qui ait conçu notre raison. Est-ce notre raison elle-même, qui s’est conçue toute seule alors qu’on sait très bien qu’avant de venir au monde en ne connaissant strictement rien, nous n’étions rien ? Nous n’existions même pas ! Notre raison a un début dans le temps, donc c’est impossible que nous, humains, l’ayons acquise tous seuls.
Et c’est impossible que ce soit la nature (pour ceux qui croient en cette idole fabriquée nommée « Mère-nature ») qui nous a donné cette raison, puisqu’elle n’en a pas. Tout cet univers n’a pas de raison ni de sagesse. Jusqu’à preuve du contraire, la nature représente un ensemble d’éléments, de matière (et d’antimatière) inanimé et chacune de ses composantes est soumise à des lois auxquelles elle ne peut déroger, tout comme l’être humain, soumis de force à une enveloppe corporelle, des émotions et des capacités physiques et mentales dont il ne peut se défaire. D’autant plus qu’aujourd’hui, les observations scientifiques ont conduit les spécialistes à affirmer à l’unanimité que l’univers a eu un commencement dans le temps (théorie du Big-Bang, entre autres). Donc comment quelque chose d’inanimé qui a eu un commencement dans le temps a-t-il pu créer des êtres aussi complexes que les humains ? Sans compter les animaux, les micro-organismes… C’est rationnellement impossible.
Idem pour ceux qui veulent attribuer ce mérite à « la physique » qui, au sens littéral, n’est qu’un ensemble de lois régissant l’univers. Mais des lois établies par qui ? Par elles-mêmes ? Depuis quand des lois peuvent-elles s’établir et se faire respecter toutes seules ? Ont-elles une raison, une conscience et un pouvoir intrinsèque pour ça ? Sincèrement, j’ai beau chercher le poids d’un atome de logique dans ce genre de raisonnement athée, tout ce que j’y vois, c’est un refus acharné d’accepter Dieu.
La seule explication possible, c’est qu’il y a une force au-dessus de nous, une raison supérieure à la nôtre, qui nous a créé avec ce corps sophistiqué, cette capacité à raisonner, à penser, à analyser, ces organes vitaux qui nous permettent de respirer… et que ce Créateur a aussi créé pour nous toutes les conditions pour que notre vie soit possible : une planète habitable située à l’endroit idéal dans le système solaire pour y permettre la vie, où nous avons tout à disposition pour répondre à nos besoins : des semblables, de l’eau, du bois, de la terre, de l’air, des montagnes, du feu, des nuages pourtant très lourds qui ne s’écrasent pas sur nous, une pluie qui tombe avec juste mesure, ni tout le temps car sinon, nous finirions noyés, ni jamais car sinon ce serait la sécheresse… le soleil qui nous éclaire de ces rayons sans pourtant nous brûler, certains rayons toxiques étant filtrés par la couche d’ozone… la nuit pour nous reposer, le jour pour y voir clair…
Ce n’est que de la logique et du bon sens, que de reconnaitre l’existence d’un Créateur Tout-Puissant.
Quant aux « problématiques » que cela implique chez les athées, du genre « mais comment est-Il », « d’où vient-Il », « quelles sont Ses intentions » etc. en fait, elles n’infirment en rien la réalité de Son existence. Ce sont juste d’autres questions auxquelles il y a d’autres réponses (j’y reviendrai).
Au passage, même si ce n’est plus trop une croyance répandue à notre époque (du moins en Occident), le polythéisme non plus ne tient pas la route : imaginez deux minutes s’il pouvait y avoir deux créateurs ou plus pour gérer cet univers et ce qu’il contient – ou s’il pouvait y avoir un dieu de l’eau, un dieu des hommes, un dieu des montagnes, un dieu de chaque espèce animale… comment ce monde – dont toutes les composantes sont interdépendantes les unes des autres et nécessaires à notre vie – pourrait tenir depuis tous ces millénaires avec autant de « maîtres » au pouvoir donc limité sans personne pour les encadrer ?
Encore une fois, c’est du bon sens : il ne peut pas y avoir deux maitres pour gérer un royaume, sinon tôt ou tard des désaccords surviendraient et alors cela pourrait créer du désordre, surtout si l’un d’eux cherche à prendre un peu trop de pouvoir sur l’autre – notamment en envoyant des révélations aux hommes dans lesquelles Il affirme ne pas avoir d’égal, avoir tout créé et tout dominer. Si ce n’était pas la vérité, comment une autre divinité (donc avec les attributs qu’impliquent ce statut) aurait pu accepter pareil rabaissement ? Face à tous ces défis lancés par le Créateur confirmé, qu’est-ce qui a donc rendu muette cette hypothétique deuxième divinité, si ce n’est son inexistence ? Tout cela – ainsi que de nombreux autres éléments – prouvent qu’il ne peut y avoir qu’un seul Créateur et Seigneur dans cet univers.
Ce n’est que de la logique et du bon sens, appuyé par moult observations rationnelles.
Malheureusement, beaucoup de gens commettent une grave erreur en n’accordant que très peu d’importance à ces questions fondamentales qui pourtant sont les piliers de nos vies, puisque c’est de leurs réponses que découlera tout le reste, aussi bien à notre échelle individuelle qu’au niveau familial et même sociétal
Une fois qu’on en est arrivé à cette conclusion évidente pour qui veut bien réfléchir en mettant de côté les barrières mentales qui faussent trop souvent nos raisonnements, il nous reste encore une étape très importante à franchir pour nous affranchir de l’ignorance de notre raison d’être : comprendre ce que notre Créateur attend de nous.
Et là aussi (je dirais même surtout) beaucoup de gens se trompent.
Beaucoup inversent les rôles et cherchent à s’imaginer leur Créateur comme ils voudraient qu’Il soit – alors que c’est Lui qui nous a créé, donc c’est à Lui de nous façonner comme Il veut, pour nous imposer ce qu’Il veut, et non l’inverse. Malheureusement beaucoup tombent dans ce piège et se fabriquent un culte folklorique sur mesure, qui leur permet d’adorer leur dieu-amour quand et comme ils veulent.
D’autres tombent dans l’athéisme et l’agnosticisme à cause de ce qui en réalité relève plus de ce qu’Hamza Andreas Tzortzis[1] a appelé le mysothéisme (la haine du Dieu des religions qui n’est pas comme ils voudraient qu’Il soit).
D’autres encore restent dans l’indifférence et vivent leur vie au jour le jour sans chercher à savoir qui les a créé. Pour eux, le déisme est une évidence mais le fait que Celui qui a créé l’univers et tout ce qu’il contient mérite que l’on s’humilie devant Lui et qu’on Lui voue un culte ne leur traverse pas l’esprit.
D’autres n’ont jamais remis le conditionnement moderniste avec lequel ils ont été endoctrinés et se braquent d’entrée de jeu sans chercher à réfléchir lorsqu’on leur parle de Dieu et de religion, qu’on leur a présenté à travers la propagande des médias, des canaux de divertissements, des programmes scolaires et de l’opinion majoritaire comme étant des concepts du passé, rétrogrades, qui n’ont plus leur place dans ce monde moderne et évolué… et parallèlement en pleine crise existentielle, sociale, écologique, économique, politique, etc.
D’autres sont enfermés dans un relativisme absolu et défendent corps et âme l’idée qu’il ne peut y avoir de vérité absolue qui s’applique à tous sinon ce serait du totalitarisme mais là encore, si on analyse bien, ce discours est souvent plus passionnel que rationnel et souffre de nombreuses contradictions qui ne peuvent tromper que des personnes incapables ou refusant de mener des réflexions approfondies.
Il y a aussi ceux qui veulent à tout prix réduire Dieu à l’amour, en Lui enlevant Ses autres attributs comme la justice, la puissance, la souveraineté… ok, l’amour c’est beau. Et d’ailleurs il y a une part d’amour dans la création. Donc oui, Dieu a l’amour comme attribut. Mais pas uniquement. Juste en méditant sur Sa création, on constate que s’Il y a mis de l’amour, Il y a aussi mis des épreuves, de la tristesse, du combat (au sens large)… et ceux qui croient en la religion de l’Amour – qui, pour beaucoup de ceux que je connais, sont des crèmes de gens très sympathiques – occultent cependant cette réalité complexe. Leur vision ne donne aucune solution réaliste, ni même aucune explication logique, aux questions et problèmes de l’être humain ni du monde qui l’entoure.
Et puis, il y a ceux qui cherchent sincèrement et humblement la vérité, conscient que s’il y a un Créateur qui nous a créé et a créé pour nous ce monde avec ce qu’il contient, qu’il y a la mort, qu’il y a des épreuves, des maladies, des remèdes, du bien, du mal, de la justice, de l’injustice… c’est qu’il y a bien une vérité derrière tout cela. Le Créateur a prouvé Sa sagesse à travers la manière dont Il a conçu l’univers et ce qu’il contient… donc il y a bien un plan derrière tout cela, et c’est à nous d’enquêter pour le comprendre.
Donc nous considérons chacune des possibilités : comment le Créateur nous communique-t-Il ce qu’Il attend de nous ?
Pour trouver la réponse, je n’ai eu qu’à regarder autour de moi, puis écouter et réfléchir. Il se trouve qu’il y a des gens qui prétendent suivre des Révélations divines :
— Les juifs, qui n’ont pas cherché à m’inviter à leur religion. J’apprendrai plus tard que, dans certains courants du judaïsme, enseigner le Talmud à un non-juif est considéré comme un crime.
— Les chrétiens qui, pour la plupart, n’ont pas cherché non plus ; alors que ceux qui ont cherché ne m’ont pas convaincu, autant dans la logique et la vision qu’ils donnaient de Dieu et de Jésus que dans les enseignements de leur religion qui, visiblement, s’était fondu dans le décor moderniste, sans réellement avoir de mode de vie pleinement adapté aux besoins de l’être humain ; ce qui m’a toujours paru évident pour une religion venant du Créateur de l’univers.
— Et les musulmans qui, bien que la plupart de ceux que j’ai fréquenté au quartier, au travail et dans mes études, ne cherchaient pas plus que ça à m’inviter à leur foi (alors qu’ils voyaient bien que j’étais sur un chemin menant à l’Enfer), avaient quelque chose qui m’attirait plus que les autres. Autant dans le message de l’Islam en lui-même que dans ce que je pouvais voir chez les pratiquants : la prière musulmane dans laquelle je ressentais un symbole fort en voyant des hommes poser leur front au sol au nom du Créateur ; la pudeur chez les femmes qui se couvraient au lieu de s’exhiber, ainsi que chez les hommes tant dans le paraitre que dans le comportement (la grande majorité des musulmans pratiquants n’étaient pas des gens obscènes ni maniérés, bien au contraire) ; la chaleur humaine qui se dégageait lorsque je voyais ces mêmes musulmans se passer le salam, se faire la bise, partager leur repas en s’asseyant tous autour du même plat… ça m’a vraiment fait bizarre, au tout début, d’avoir le sentiment d’être le bienvenu au sein d’un groupe je ne connaissais pas, tout simplement parce que j’avais franchi la porte d’une mosquée en disant « as salam alaykoum »…
Instinctivement, c’est l’Islam qui m’attirait plus que les deux autres religions se revendiquant du monothéisme.
J’apprendrai plus tard ce qu’est cette fitra (nature originelle de l’être humain) qui m’a naturellement porté vers la soumission à mon Créateur telle que Lui l’a voulu.
Forcément, je ne me suis pas limité à un premier abord. J’ai voulu en apprendre davantage. Alors je suis parti à la mosquée prendre des cours sur la croyance musulmane.
Et plus j’étudiais l’Islam, plus j’étais convaincu alors que c’était la Vérité.
Tant dans sa logique que dans sa complétude, ainsi que dans son histoire et sa préservation, en passant par la personnalité de son Prophète, l’évidence s’est rapidement imposée à moi : l’Islam est la religion du Créateur de l’univers.
La première raison qui m’a conforté dans cette certitude, c’est qu’au-delà de son aspect dogmatique, l’Islam est également un mode de vie englobant chaque aspect de la vie de l’être humain, tout en considérant la diversité et les limites de chacun, prenant en compte la relation de l’Homme avec son Créateur, ainsi que sa relation envers ses semblables et même envers sa propre personne.
L’Islam structure chaque aspect de la vie humaine, sur le plan individuel comme collectif, des grandes questions incontournables aux détails les plus anecdotiques. Cela avec des règles fondamentales claires, immuables et précises connues de tous (l’Unicité d’Allah, les 5 piliers de l’Islam, la pudeur, l’interdiction de l’alcool, de la pratique de l’intérêt usuraire, etc.) et des points plus nuancés, des ramifications plus souples qui peuvent être amenées à changer selon le contexte, sans toutefois dépasser certaines limites.
L’Islam répond aussi – de manière tout à fait logique et rationnelle – aux grandes questions existentielles de l’être humain, comme le pourquoi de la vie, de la mort, de ce qu’il adviendra après notre court passage sur Terre, la raison des épreuves, des injustices sur Terre, de pourquoi Dieu n’intervient pas toujours immédiatement pour stopper les injustices, etc.
Dans le Coran, quand on le lit sincèrement, humblement et avec méditation, on comprend beaucoup de choses sur la vie et sur nous-mêmes :
Le sens de notre vie ? {Je n’ai créé les Hommes les djinns que pour qu’ils M’adorent} (Sourate 51, verset 56).
Ce qu’il y après la mort ? Le jugement et la rétribution.
Comment faire pour réussir ce jugement : {Dis : « Il m’a été révélé que votre Dieu est un Dieu unique. Quiconque, donc, espère rencontrer son Seigneur, qu’il fasse de bonnes actions et n’associe dans son adoration rien à son Seigneur} (sourate 18, verset 110) ; {Par le Temps ! L’humanité est en perdition sauf ceux qui croient, font de bonnes œuvres, s’enjoignent mutuellement la vérité et l’endurance} (sourate 103)…
Pourquoi il y a des guerres, des génocides… pourquoi Dieu n’intervient pas tout de suite mais laisse parfois les criminels oppresser et les victimes subir : {La corruption est apparue sur la terre et dans la mer à cause de ce que les gens ont accompli de leurs propres mains; afin qu'[Allah] leur fasse goûter une partie de ce qu'ils ont œuvré ; peut-être reviendront-ils (vers Allah)} (sourate 30, verset 41) ;
{Et ne pense point qu'Allah soit inattentif à ce que font les injustes. Il leur accordera un délai jusqu'au jour où leurs regards se figeront} (sourate 14, verset 42) ;
{La vie dernière t'est, certes, meilleure que la vie présente} (sourate 93, verset 4)…
Pourquoi Dieu ordonne certaines choses « mauvaises » (selon nos paradigmes humains) et interdit certaines choses « bonnes » (toujours selon notre vision limitée des choses) : {Il se peut que vous ayez de l'aversion pour une chose alors qu'elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu'elle vous est mauvaise. C'est Allah qui sait, alors que vous ne savez pas.} (Sourate 2, verset 216) ;
{Ne connait-Il pas ce qu’Il a créé alors que c’est Lui le Compatissant, le Parfaitement Connaisseur} (Sourate 67, verset 14)
Et bien évidemment, question fondamentale et centrale : qui est notre Créateur ? Comment est-Il ? : {Dis : "Il est Allah, Unique. Allah, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons. Il n'a pas engendré, n'a pas été engendré non plus. Et nul n'est égal à Lui».} (Sourate 112).
{Allah ! Point de divinité à part Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par lui-même. Ni somnolence ni sommeil ne Le saisissent. A Lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Qui peut intercéder auprès de Lui sans Sa permission ? Il connaît leur passé et leur futur. Et, de Sa science, ils n’embrassent que ce qu’Il veut. Son Trône « Kursî », déborde les cieux et la terre, dont la garde ne Lui coûte aucune peine. Et Il est le Très Haut, le Très Grand.} (Sourate 2, verset 255).
Quant au nom « Allah », il vient du mot arabe « Illah » qui renvoie au fait qu’Il est unique, principe fondamental du monothéisme. Les musulmans L’appellent Allah car c’est ainsi qu’Il se nomme Lui-même dans le Coran, ainsi qu’avec d’autres Noms nous permettant de Le connaitre et de savoir comment Il est[2], tels qu’Ar Rahman (le Tout-Miséricordieux), Al Aziz (le Puissant), Al Khaliq (le Créateur), Al Qayyum (Celui qui subsiste par Lui-même sans n’avoir besoin de rien ni personne), Al Hakim (le Sage), Al Alim (l’Omniscient), Al Ghafour (Celui qui pardonne), Al Razzaq (le Pourvoyeur), Al Adl (le Juste), Al Hakam (le Juge), Al Qahhar (le Dominateur Suprême), Al Wadud (Celui qui aime beaucoup Sa création), Al Mudhill (Celui qui humilie les arrogants), Al Awwal (Celui qui était là avant tout et dont l’existence n’a pas de commencement), Al Akhir (Celui qui sera là quand tout aura cessé d’exister et dont l’existence est éternelle), Al Malik Al Mulk (le Roi des rois)…
Par ailleurs, l’Islam est une religion cohérente qui, à travers tous ses jugements et règles, prend en compte la nature humaine. À la différence de certaines croyances déconnectées de la réalité, l’Islam s’y accorde parfaitement.
Par exemple, là où certains courants du christianisme moderne nous invite à « tendre l’autre joue » et à « aimer son ennemi », l’Islam nous invite à {Que la haine pour un peuple (donc oui, on peut légitimement haïr ceux qui nous détestent) ne vous incite à pas être injustes (mais l’Islam est une religion de justice, qui s’applique à tous, y compris aux pires des gens)} (sourate 5, verset 8).
Même chose pour l’équilibre entre la douceur et la rudesse, le pacifisme et le droit de se défendre.
En Islam, le principe est simple et en accord avec notre nature et nos besoins : tu me respectes, je te respecte. Tu veux la paix, je serai avenant et bienfaisant envers toi et si je peux t’aider, c’est avec plaisir aussi longtemps que ce que tu me demandes ne rentre pas en contradiction avec mes convictions. Mais si tu lèves la main pour me frapper, je ne suis pas une serpillère non plus et j’ai le droit de me défendre, même si je dois m’efforcer autant que possible à éviter d’en arriver là, car Allah préfère le pardon au talion, bien qu’Il autorise les deux.
Idem pour ce qui est de la relation du croyant avec ce bas-monde : là où certaines croyances sont totalement déconnectée de la réalité du quotidien et où d’autres modes de pensée n’accordent aucune place à la spiritualité, l’Islam, au juste milieu, nous dit de ne pas négliger notre part en cette vie mais de ne pas non plus en faire notre priorité et de ne pas outrepasser non plus certaines limites.
Juste équilibre entre spiritualité, préparation de la vie éternelle post-mortem, obligations et plaisirs licites de la vie terrestre dont on a tous besoin de temps en temps.
Tout ça pour dire qu’Allah ne nous demande pas de croire en de l’absurde[3], ni de suivre un mode de vie déconnecté de nos besoins corporels, émotionnels et spirituels. Au contraire.
En comparant avec toutes les autres religions se revendiquant du monothéisme ou plus largement, du déisme, et même encore plus largement de toutes les autres formes de spiritualités humaines, je n’en ai trouvé aucune autre capable de donner des réponses complètes et cohérentes sur nos interrogations existentielles, appuyées par des signes clairs et convaincants.
Si tous les athées remplis d’ambiguïtés au sujet de Dieu (comme les questions soulevées plus haut du style « comment est-Il », « d’où vient-Il », « quels sont Ses plans »…) se donnaient la peine de s’intéresser à la dernière Révélation de Sa part, ils y trouveraient toutes les réponses logiques aux problèmes qui les bloquent, en plus d’un guide de vie qui améliorerait considérablement leur quotidien.
La deuxième principale raison qui a balayé les derniers doutes qui pouvaient survenir est que, des trois religions revendiquant être celle du Créateur de l’univers, seul l’Islam a traversé les siècles sans subir de falsification de sorte qu’il soit impossible de dissocier le vrai du faux, depuis l’époque de la Révélation du Coran au Prophète Muhammad – paix sur lui – jusqu’à nos jours.
Alors qu’en ce qui concerne la Torah et de l’Evangile dont les langues d’origine (hébreu ancien et araméen) sont aujourd’hui mortes, personne n’est sûr que les livres dont nous disposons sont bien ceux qui ont été originellement révélés à Moïse et Jésus – paix sur eux. Il y a un Evangile selon Marc, un Evangile selon Luc, un Evangile selon Jean, un Evangile selon Mathieu et encore d’autres qui n’ont pas été retenu par l’Eglise (comme l’Evangile selon Barnabé, entre autres) mais en creusant un peu, qui sont ces personnes ? Que sait-on vraiment d’eux ? Quels sont leurs liens avec le Prophète Jésus – paix sur lui ? Y-a-t-il une chaîne de transmission qui garantit la fiabilité du contenu qu’ils rapportent ? Jusqu’à preuve du contraire, non.
À l’inverse, le Coran – en plus d’être la plus récente des Révélations, dans laquelle Dieu dit clairement abroger les Livres qui l’ont précédé afin que celui-ci soit dorénavant le guide pour l’humanité jusqu’à la fin des temps – est le seul livre saint qui nous est parvenu dans sa langue d’origine, l’arabe littéraire (langue toujours parlée et enseignée dans certaines régions), tel qu’il fut révélé.
Préservé depuis maintenant plus de 14 siècles dans les poitrines de millions de musulmans de partout à travers le monde qui l’ont appris par cœur, se le sont transmis de génération en génération accompagné de ses commentaires que sont la sounna et les ahadith prophétiques et paroles des Compagnons ainsi que l’histoire de sa révélation, le tout en prenant soin de mentionner l’identité des gens qui l’ont enseigné et transmis à travers les époques (principe de l’Isnad – les chaînes de transmission qui nous permettent de savoir, encore à notre époque, qui a appris le Coran et la tradition prophétique de qui, lui-même l’ayant appris d’une personne connue, et ainsi de suite jusqu’à l’époque de la Révélation, le tout avec tellement de personnalités connues et reconnues pour leur intégrité et leur attachement à la vérité à chaque époque qu’il est impossible de crier au complot, n’en déplaisent à certains énergumènes qui semblent vouloir à tout prix vouloir réinventer l’Histoire… de l’Islam, exclusivement. Bizarrement, leur révisionnisme s’arrête là. Un peu comme s’ils n’avaient en réalité pour objectif que celui de détourner les gens d’un système de vie qui s’oppose à ce qu’ils défendent. En tout cas, ce n’est pas leur argumentaire qui peut convaincre un honnête chercheur de vérité.
Tout cela en plus du fait que le message de Muhammad, comme cela est cité explicitement et à plusieurs reprises dans le Coran, est exactement le même que celui de Moïse, de Jésus et de tous les autres Prophètes, sans exception : {Nous t'avons fait une révélation comme Nous fîmes à Noé et aux prophètes après lui. Et Nous avons fait révélation à Abraham, à Ismaël, à Isaac, à Jacob, aux Tribus, à Jésus, à Job, à Jonas, à Aaron et à Salomon, et Nous avons donné le Zabour à David. Et il y a des messagers dont Nous t'avons raconté l'histoire précédemment, et des messagers dont Nous ne t'avons point raconté l'histoire - et Allah a parlé à Moïse de vive voix - en tant que messagers, annonciateurs et avertisseurs, afin qu'après la venue des messagers il n'y eût pour les gens point d'argument devant Allah. Allah est Puissant et Sage} (sourate 4, versets 163 à 165).
J’ai rapidement compris que l’Islam est bel et bien la seule et unique religion révélée du seul et unique Créateur et Roi de cet univers et de tout ce qu’il contient.
Donc il ne me restait plus qu’à l’accepter.
Avant tout, parce que je dois tout à mon Créateur : la vie, la santé, l’intelligence, tout !
Donc je me dois de Lui être reconnaissant, en acceptant Ses décrets et en m’y soumettant, en humble serviteur qui, en acceptant Sa religion, me libère du même coup de la domination – beaucoup moins juste et justifiée – des Hommes qui veulent m’imposer une misérable vie de servitude d’un système capitaliste et consumériste ; ou encore de la domination de mes passions malsaines et mauvais penchants qui n’ont fait que m’attirer des ennuis à chaque fois que je me décidais à les assouvir.
Mais aussi parce que, si je refusais de me soumettre à Celui qui me tient en Son pouvoir, ce qui m’attend après la mort, c’est passer mon éternité à brûler et à subir des tortures inimaginables[4].
Le choix était alors vite fait.

[1] Prédicateur anglophone. Auteur de La réalité divine. Très bon livre que je recommande au passage. [2] Ajouté à cela que l’anthropomorphisme est à bannir quand on cherche à connaitre notre Créateur, différent et supérieur en tous points à Sa création. Quand on parle de la générosité, par exemple, caractéristique que peuvent également avoir les êtres humains, il faut garder à l’esprit que celle d’Allah est différente et supérieure à celle des êtres humains. Idem quand on lit dans le Coran qu’Allah a des mains. Il ne s’agit pas des mêmes mains que les nôtres et d’ailleurs, mieux vaut éviter de se prendre la tête à chercher à les imaginer, cela n’étant pas accessible notre raison mais surtout, ce n’est pas cela qui va impacter notre vie ni notre foi. [3] Précision très importante : le fait qu’il y a, en Islam, des choses que l’être humain ne peut appréhender avec sa seule raison (comme l’essence du Créateur, le monde de l’Invisible…) n’implique aucunement l’absurdité de ces points. Je précise cela pour les personnes qui ont du mal avec la croyance en l’Invisible. En fait, ce monde est tout à fait croyable à partir du moment où on admet que notre perception est limitée tandis que c’est Celui qui connait tout qui nous informe de ce qu’il y a dans les cieux et la terre, que nous ne pouvons pas voir comme les Anges, les Djinns, l’Au-Delà, le récit des prophètes et des peuples ayant vécu avant nous, le futur, etc. C’est donc tout à fait rationnel d’admettre la réalité du monde de l’invisible, à partir du moment où Celui qui nous informe de son existence n’est autre que le Créateur de toute chose. D’ailleurs, pour ceux qui ne s’en remettent qu’à leur sens pour juger de l’existence ou non d’un élément, sachez qu’ils ne sont pas fiables. Nos sens sont soumis à des dissonances cognitives qui peuvent fausser notre perception de la réalité. Par exemple, le jour, nous ne pouvons pas voir les étoiles car la clarté du ciel nous les dissimule, un peu comme si c’était un voile jeté entre nous et ce ciel étoilé inaccessible à notre perception visuelle. Puis, lorsque la nuit tombe, ce voile est ôté et nous voyons les étoiles qui, pourtant, ont toujours été là, sans cesser d’exister durant la journée. Idem pour notre ouïe. Imaginons que nous sommes dans une pièce avec une horloge. Le tic-tac des aiguilles ne cesse pas dès lors que nous cessons d’y prêter attention, car nos oreilles finissent par s’habituer au bruit et notre cerveau nous en détourne l’attention, si je puis dire, pour ne pas nous rendre fou devant le trop plein d’informations auditives que nous percevrions. C’est un phénomène appelé l’inhibition latente. Tout cela pour dire que nos sens sont très limités. Donc si nous ne percevons pas le monde de l’invisible, ce n’est pas parce qu’il n’existe pas mais parce que Celui qui met un voile entre nous et les étoiles le jour, qu’Il retire la nuit, nous en met un autre entre nous et ce monde durant notre vie terrestre, qu’Il retirera au moment de notre agonie, comme Il l’affirme dans le Coran. Quant aux récits et évènements « surnaturels » relatés dans le Coran auxquels certains ont du mal à croire, comme la mer qui s’ouvre en deux pour Moïse et les enfants d’Israël, ou le feu qui cesse de brûler pour Ibrahim… Déjà, qu’est-ce que le surnaturel ? Selon quels critères ? Là encore, l’ambigüité est due à une mauvaise approche. Et il très facile de la lever si on remonte à la source et qu’on admet qu’Allah a créé l’eau et le feu, chacun des éléments ayant les caractéristiques physiques que le Créateur a voulu lui donner. Où est l’impossibilité logique à admettre que Celui qui a créé les éléments leur retire, provisoirement ou définitivement, partiellement ou totalement, une ou plusieurs de leurs caractéristiques physiques ? Parce que c’est ça la réalité : Allah possède tout. Il fait tout ce qu’Il veut avec Sa création. S’Il veut établir des lois physiques pour Son univers, Il le fait. C’est d’ailleurs ce qu’Il a fait. S’Il veut les faire connaitre à certaines de Ses créatures, comme les Anges, les Djinns ou nous, les Hommes, Il le fait et de la manière qu’Il veut, au moment où Il veut. Il n’y a là aucune impossibilité logique. Seulement une impossibilité physique en temps normal, que le Créateur de la physique peut lever quand Il veut et comme Il veut, car c’est Lui qui a établi les lois physiques. Et c’est ce qu’Il a fait pour sauver Ses Prophètes. Et s’Il nous raconte ces récits, c’est avant tout pour qu’on en tire des leçons et qu’on sache qu’en nous soumettant à Lui, nous bénéficions de la protection du Maitre du monde qui peut nous protéger d’absolument tout et nous sortir de toutes les situations périlleuses, même celles qui paraissent impossibles. [4] A propos, pour prendre conscience qu’il n’y a là aucune injustice de la part d’Allah, il faut juste nous remettre à notre place et méditer sur le fait qu’on a un Créateur qui nous a créés, a créé pour nous une planète habitable avec tout ce dont on a besoin pour vivre en harmonie, et en retour, Il ne nous demande que de la reconnaissance en Lui obéissant, à travers un mode de vie qui, d’ailleurs, ne contient que des consignes bénéfiques – aussi bien dans ce qu’Il nous impose (prière, jeûne, justice, respect, équité…) que dans ce qu’Il nous interdit (tromperie, libertinage, alcool, débauche, mauvais comportement…) – pour ensuite nous promettre une meilleure vie éternelle. Mais certains hommes décident de Le renier, ou d’aller vénérer à Sa place quelqu’un ou quelque chose qui ne les a pas créé, n’a pas le pouvoir de créer le monde ni même d’empêcher sa propre fin, comme ceux qui vénèrent l’argent, le pouvoir, les grands hommes, les esprits, la nature, les vaches… c’est de l’injustice. Il est tout à fait compréhensible qu’Il qualifie ça de pire ingratitude à Son égard et promette l’Enfer éternel aux hommes qui mourront en tant que tels. Ce n’est pas injuste, c’est le Créateur qui fixe les règles et nous les donne à travers la Révélation sur laquelle Il nous exhorte à méditer en nous rappelant que la mort peut nous saisir n’importe quand. Sans compter qu’avant de punir, Allah prévient les Hommes par l’envoi de Messagers.



