SYTOUN ; CRIMIPENSE - Sombre 2020
- sytounmcef
- 11 juil. 2020
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 20 sept. 2020
Triste époque où les savants sont désavoués
Tandis que les ignorants sont accros au clavier
Décomplexé, il n’a jamais étudié
Mais le voici venu avec toutes les vérités
Regarde à quel point la vertu est rétrogradé
Une femme au foyer impitoyablement dénigrée
Tandis qu’un homme qui perd son RSA au PMU
Au rang de bonhomme est promu
Préserver sa chasteté, aujourd’hui c’est mal
Se promener à poil, c’est devenu banal
On se tait devant le génocide des Ouïghours
Mais pour le foot plus personne n’est sourd
Du sursis pour un fasciste de droite
La censure pour un défenseur des droits
L’humain n’est rien s’il n’est fils de diplomate
Son compte en banque peut faire de lui un roi
S’exprimer haut et fort sincèrement
Fera fuir ton apparent grand nombre d’amis
Tandis que si hypocritement tu mens
Les amis afflueront de toute part tel un tsunami
***
Bienvenue dans un monde macabre intitulé 2020
Où tous les efforts pour construire semblent vains
La liberté d’expression a pris préséance sur le respect
Le chiffre d’affaire des industries a pris préséance sur la vie et la paix
Stigmatisé pour un vêtement ou une couleur foncée
Déshumanisé pour être né dans un pays technologiquement moins avancé
Mendiant dénigré mourant de froid chaque hiver dans les rues d’une ville
Tandis qu’à quelques mètres de lui s’engraisse un autre fils d’Adam entassant quantité de biens éphémères vils
Au sein d’une même famille siègent des complots et du mépris
Témoins, les enfants grandissent et les parents s’étonnent de les voir aigris
Gonflés d’orgueil, certains se croient savants car athées suivant la science
Incapables de raisonner sur un monde aux multiples signes flagrants, satisfaits de leur ignorance
Le cancer de l’interprétation fait rage
Procès d’intention à l’encontre des amoureux de la droiture
Qui a dit que ces derniers sont purs ?
Avec bravoure, à contrecourant, ils nagent
Le vice sous toutes ses formes à l’extrême s’est banalisé
Le bien, autrefois évident, aujourd’hui diabolisé
Les deux ont toujours existé mais dominants étaient les climats
Dirigeants justes, éducation noble, répartition et partage équitable lorsque le bien prima
2020, perversité décomplexée, racisme ambiant, justice et mœurs corrompus, écart des richesses
La débauche s’étend comme dans les cœurs s’étend la tristesse
Nul n’est à l’abri de finir un jour par tout abandonner
Après avoir constaté qu’il ne sert plus à rien de donner
Est épargné celui qui croit et au fond de lui sait
Que mêmes les nuits les plus sombres un jour seront narrées au passé
Que chacun récoltera le fruit ses efforts
Et que l’acceptation du destin et le pardon sont les armes des forts
J’essaye d’entrevoir un retour général à la lumière
Une possible délivrance à notre terne condition
Plus de justice, plus d’équité, plus de compassion
Moins de tyrannie, moins d’oppression, une nouvelle ère
Que peut faire l’épris de justice aujourd’hui ?
Si ce n’est tenter, appuyé du peu qui est avec lui,
De tenter d’inverser la balance avec détermination et endurance
Avec foi et espoir, il prie, œuvre, persévère et garde confiance
Doté comme ses semblables de qualités comme de défauts
Heureux d’être du nombre capable de discerner le vrai du faux
Le bien du mal, la droiture de la déchéance, la réussite de la perdition
Que peut-il faire, malgré ses faiblesses et défauts, si ce n’est remplir sa mission
Appeler au bien quitte à être étiqueté de moins que rien
De terroriste, marginal, élément perturbateur, ou de chien
Une étiquette ne peut s’accrocher plus d’un instant à un cœur sincère
Tout au plus s’y posera puis s’envolera au premier courant d’air
***
Bienvenue dans une nouvelle ère
Avec de beaux et de mauvais airs
Un monde nouveau avec tant de biens
Qui font de nous un tout ou un rien
J’aime voyager en camion, mieux qu’à dos de chameau
Je préfère Messenger que la poste pour partager mes mots
Je préfère dormir au chaud que dans le désert
J’aime communiquer avec toute la Terre
Mais le camion est moins chaleureux
Mais Messenger est trop attrayant distrayant
Mais le luxe est pour l'humilité dangereux
Mais parler au lointain oubliant le proche parent
Il y a du bien et du mal
Il y a mieux et il y a pire
Prenons le mieux délaissons le pire
Prenons le bien délaissons le mal
Première incartade, on tolère, ça passe
Deuxième, on tolère, ça passe
Troisième, on tolère, ça passe
Quatrième, on refuse et c’est de force qu’elle passe
A quoi sert de commémorer
Les heures sombres du siècle passé
Si c’est pour n’en changer que les acteurs
Liberté ? Egalité ? Fraternité ? Ce n’est qu’un leurre
Des discours, de belles paroles
Tous enfermés dans un rôle
Comme au cinéma, l’histoire fait peur
Mais cette fois le perdant, c’est le spectateur
***
Bons et mauvais embarqués dans un même monde
Bons et mauvais dans un climat droit, le bien prime
Bons et mauvais dans un climat sombre, le mal prime
Les mœurs et les lois en vigueur, ce qui construit ou détruit le monde
Bons et mauvais embarqués dans le même train
Certains à la rue, d’autres dans des villas, d’autres dans des T1
Constat de la société actuelle, texte écrit le 30 mai 2020
En espérant que meilleur sera celui écrit le 30 mai 2021





