KHALIL ADIL ; YASMINE BAKRIM - Anarchie Universelle
- sytounmcef
- 25 août 2021
- 9 min de lecture
C’est toujours lorsque nous sommes au pied du gouffre, seul, que l’on attend qu’une personne vienne nous aider.
Mais, imaginez un instant une vie dans laquelle l’individualisme aurait endoctriné tous les esprits du monde.
Imaginez que vous coulez dans une mer devant plus de 7 milliard d’êtres humains sur Terre sans que personne n’ose prendre la peine de venir vous secourir ou bien même de vous donner d’importance par peur de se salir les mains ou de perdre son portefeuille dans l’eau. Tous en train de crier « je ne vis que pour moi ! », tu périrais alors dans l’eau.
Imaginez que toute cette folie devient banale…
À quoi cela rime-il que nous sommes plus de 7 milliard d’êtres humains sur Terre si tout le monde ne se préoccupe que de soi sans se tourner aider les autres ? Si l’Homme ne pense qu’à son bonheur au détriment de celui des autres, il est clair que la paix ne restera qu’utopie.
C’est toujours la même soif de puissance, de richesse et de pouvoir qui cause des conflits. D’être LE plus fort. Et c’est à cause de cette soif d’être toujours LE meilleur que plus le temps passe, et plus les liens sociaux se dégradent.
Malgré cela, à écouter ceux « qui font partis de l’élite », nous devons être prêts à tout pour accéder à notre bonheur.
A en écouter certains, la fin justifierait les moyens.
D’après eux, nous sommes nés dans une sorte de jungle, et les plus « forts » (ceux qui ont pu accéder à leurs rêves) sont parfois ceux qui ont pu arriver à ignorer les conséquences de leurs actions sur des innocents.
Or, cette vision est complétement erronée : la fin ne justifie pas les moyens.
Si nous sommes plus de 7 milliards d’êtres humains vivant sur la même planète cela prouve bien que nous sommes tous liés. La richesse de la diversité de chaque individu n’est pas un hasard. Elle permet de se rendre compte que nous sommes tous différents, tous uniques mais que nous pouvons également être unis.
D’ailleurs c’est la différence entre un homme et une femme qui permet d’offrir l’un des plus beaux cadeaux en donnant la vie à un être humain.
Lorsque les humains sont en cohésion ils peuvent créer de belles choses ensemble. En parallèle nous pouvons constater que lorsque chacun veut le pouvoir et le bonheur, tout le monde finit par tout perdre.
C’est aussi l’harmonie entre les individus et donc la cohésion d’un groupe soudé qui permet de maintenir la solidarité dans le monde. C’est en partageant, en tendant la main lorsqu’il le faut que l’on parvient à faire naître une lumière d’espoir dans n’importe quel endroit sur Terre aussi sombre soit-il. Plus cette lumière est importante, plus elle permet d’en faire profiter un maximum de personnes telles les étoiles dans la nuit qui servent de repères aux navires perdus…
Dans un monde qui tend à être aussi obscur que les abysses de l’océan, le lien maintenu entre les individus est primordial pour faire revivre la paix.
Or, si on s’éloigne un peu plus chaque jour de ses prochains, il est normal de ne jamais ressentir le bonheur dans sa vie.
Il est clair que la solidarité entre les individus est une source de bonheur. Pour pouvoir goûter à ce doux parfum de bonheur, il faut savoir ne pas regarder uniquement en face de soi mais dans toutes les directions. Il faut savoir apprendre à aimer pour les autres ce que nous aimons pour nous-mêmes.
Dans la vie, tu as deux chemins qui s’offrent à toi : tu peux devenir l’être endormi, qui n’idéalise que son bonheur au détriment de celui des autres sans se poser de questions. Ou bien tu peux devenir l’être qui s’est réveillé, celui qui a compris qu’il n’est pas seul sur Terre mais que d’autres personnes vivent autour de lui.
Sache que l’un des secrets de la paix, c’est la solidarité et non pas l’envie irrésistible de faire passer son bonheur en avant au détriment de celui des autres.
Ce n’est pas en fonçant tête baissé en direction de ton rêve que tu atteindras le bonheur mais c’est en te rapprochant des individus qui peuple ce monde afin de préserver le lien social qui nous unis.
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Comment aborder ce sujet sans parler de l’individualisme universel, la nouvelle norme que le système est en train d’imposer à travers son lot d’idéologies mortifères ?!
Tout le monde fait ce qu’il veut sans se soucier du bien commun.
Une liberté totale d’expression, d’agissement, de décision, en tout et pour tout sans limites ni bornes. On voit bien le chaos auquel ça a conduit.
Il est certain que si tout le monde jouissait d’une liberté absolue, en l’espace d’une semaine – tout au plus – la plupart exigeraient que des limites soient imposées. Et lorsque nous leur demanderons pourquoi, à coup sûr la réponse sera : « pour pouvoir vivre ensemble ! »
Rien qu’avec ça, l’essentiel est dit. Mais on va aller un peu plus loin car il y a encore des éléments intéressant à creuser.
Toute personne ayant la tête sur les épaules et les pieds sur terre doit reconnaitre que l’argument : « je suis libre, je fais ce que je veux où je veux quand je veux et personne n’a à me dicter ma conduite. C’est le pays des droits de l’Homme ici. On est en démocratie ici… » ne vaut rien pour celui qui l’utilise afin de justifier une attitude déplacée.
De fait, les actes entrainent des conséquences. L’homme intelligent est celui qui se projette pour anticiper ce qui risque d’arriver lorsqu’il aura commis ce qu’il avait l’intention de commettre. Quant à l’imbécile, c’est celui qui va faire tout ce que la loi du pays ou du groupe auquel il appartient lui autorise de faire en prétextant, lorsqu’il se retrouvera face aux conséquences, qu’il n’a enfreint aucune loi.
Un peu comme certains provocateurs éhontés qui se permettent de salir publiquement l’honneur des autres, ou de déblatérer des incitations à la haine sous couvert de liberté d’expression puis s’étonnent lorsque des conséquences s’ensuivent.
Bien évidemment, faire ce constat ne revient pas à cautionner tous les excès commis dans les réponses à ces attaques. Mais il est indéniable que si ces fauteurs de troubles avaient le même attachement envers le respect que la liberté d’expression qu’ils « oublient » d’arrêter là où commence celle des autres, tout le monde aurait été gagnant, à l’arrivée.
D’ailleurs, petite parenthèse pour ceux qui croient encore au mythe de la liberté d’expression. Il serait temps de mieux regarder comment ce fameux droit est instrumentalisé en fonction des personnes et des discours. Récemment encore, on en a eu des preuves : au mois de juin avec la polémique dont le général Delawarde a payé les frais, fin juillet 2021 avec l’affaire du colleur d’affiche varois contre lequel le président a porté plainte à cause d’une caricature… et bien d’autres cas prouvant que la France n’est pas un pays de liberté d’expression comme elle le prétend. Elle est quasiment illimitée pour certains. Très restreinte et assortie de conditions pour d’autres. Les faits sont là. Fin de la parenthèse.
Certaines victimes de la propagande moderniste trouvent que « c’est bien, on est libres alors qu’avant, y avait trop de contraintes » sans se douter que la liberté absolue pour tout le monde revient à condamner la collectivité. Car si la liberté de chacun ne s’arrête pas là où commence celle des autres, chacun va empiéter sur l’espace vital du voisin et au final, n’est-ce pas ce qu’on appelle l’anarchie au sens le plus chaotique du terme ?!
Pour le bien commun, il faut des limites aux libertés individuelles à moins que chacun ne s’isole dans le désert.
La liberté sans limite – qu’on peut aussi appeler l’anarchie universelle – telle qu’elle est présentée aujourd’hui par certains est mère de nombre de vices que beaucoup regrettent après découvert les conséquences des abus de cette liberté qui conserverait toute sa saveur si elle était plus encadrée par de véritables normes justes et équitables.
On peut prendre un exemple en parlant du libertinage sexuel. Combien regrettent leur plaisir d’un soir après que la capote ait craquée ? Quelques mois plus tard, un test de grossesse affichant positif. S’ensuivent des répercussions familiales. La personne vit des mois, des années ou toute une vie de remords à cause d’une petite soirée guidée par la passion. Sans compter les cas où le copain s’avère être une ordure qui n’hésite pas à abandonner son ex-copine (qu’il ne considérait d’ailleurs que comme un plan *) à son triste sort. Déchirée entre le dilemme de garder son enfant avec toutes les difficultés que ça implique ou le tuer, sa vie ne sera plus jamais la même.
De même pour l’alcool. On sait très bien que c’est une substance destructrice mais parce que son commerce rapporte, la loi corrompue du capitalisme l’autorise. Mais dans les faits, les sociétés ne se portent-elles pas mieux sans cette crasse ?! Combien de morts cette boisson dangereuse aura-t-elle provoqué ? Combien d’amitié aura-t-elle brisé ? Combien ont, sous son emprise, commis des actes pour lesquels ils ont pleuré toute leur vie des larmes de sang ?
Des mots durs ? Pour les libertins, sans doute. Mais pour la collectivité, ce discours n’est ni nouveau ni dérangeant. Et il se trouve que nous vivons en collectivité.
Toute personne douée d’intelligence aura compris – et a déjà compris depuis longtemps – que pour fonctionner normalement, tout groupe a besoin de règles et de limites afin de l’encadrer. Et que, pour le bien commun, il n’y a aucun mal à recadrer plus ou moins sévèrement les transgresseurs, selon la faute, le contexte… car une justice trop laxiste à l’encontre des fauteurs de troubles renvoie un message implicite à ces derniers qu’on peut résumer en deux mots : lâchez-vous !
Donc le choix est simple : l’ordre en limitant certaines libertés individuelles ou l’anarchie en autorisant tout sans limite.
Je pense que la question est toujours aussi vite répondue.
***
Évidemment, s’il faut limiter les libertés individuelles pour le bien commun, il ne faut pas non plus tomber dans l’extrême opposé et tout interdire à tout le monde. Entre anarchie et despotisme, il y a un juste milieu tellement plus sain pour l’individu comme pour la collectivité.
Et bien sûr, s’il faut limiter les libertés individuelles pour le bien commun, il faut aussi impérativement fermer la porte aux criminels du pouvoir qui n’hésitent pas à décréter des lois clairement injustes et injustifiables pour opprimer, réprimer la contestation, se remplir les poches et semer le chaos sur Terre à tous les niveaux. Leurs droits doivent être limités, à eux aussi, pour le bien du peuple. En particulier lorsqu’on parle de dirigeants connus pour leur corruption et leur immoralité comme les démons humains que nous supportons en ce moment.
Mettre des règles pour régir la vie en collectivité, c’est nécessaire. Mais laisser n’importe qui voter n’importe quelle loi liberticide et déplacée sous des prétextes fallacieux, c’est ouvrir la porte à l’oppression injuste dont personne ayant un minimum d’humanité au fond de lui ne veut.
Accepter une autorité légitime, évidemment. Mais hors de question d’obéir et d’accepter que le pouvoir soit l’apanage de corrompus sans vergogne qui ne font que semer le désordre en détruisant les sociétés, les peuples et l’environnement pour les intérêts égoïstes d’une petite élite ploutocrate.
Car l’objectif final – en tout cas dans cette vie – est de vivre dans une société saine où toute personne ne voulant que vivre en paix puisse bénéficier de ce droit élémentaire, sous la protection d’un Etat juste au milieu de gens respectueux, idéalement solidaires.
Et c’est là qu’on retourne toujours au problème de base : qui détermine les limites si l’humain estime qu’il peut se passer de son Créateur ?
Retour à la case départ et aux questions fondamentales : qu’est-ce que le bien ? Le mal ? La justice ? L’injustice ? Jusqu’où sommes-nous libres ? Où sont les limites ? Qui fait la loi ? Qui tranche en cas de différend ? Si les chefs d’Etats sont des tyrans, comment fait le peuple ? Si le peuple est composé de voyous, comment font les dirigeants ?
On en revient encore une fois au même point : nous mettre d’accord sur le bon système de valeurs à adopter. Et encore une fois, puisque nous avons tous une raison limitée et des intérêts pouvant nous conduire à commettre l’injustice, aucun d’entre nous n’est légitime pour établir des lois et les imposer de manière universelle ni même locale.
Donc il faut revenir aux lois révélées par notre Créateur.
N’en déplaise aux pseudos libre-penseurs imbus de leur personne qui prétendent pouvoir déterminer par leurs seuls moyens et raisons limitées ce qu’est le sens de la vie, ce qu’est un homme, ce qu’est une femme, comment doit fonctionner la société, quelles sont les lois qu’il faut instaurer… et qui, au lieu de reconnaitre leur illégitimité à s’exprimer sur des sujets aussi importants qui les dépassent, cherchent à imposer leurs petits avis subjectif aux autres. Et qui, à coup de propagande fallacieuse, de sentimentalisme, d’étiquetages et autres procédés de ce genre, musellent leurs contradicteurs.
Mais ces gens-là, ces pseudos philosophes, libre-penseurs et polémistes ne font en réalité que des conjectures. Ils n’ont pas créé le monde, ni l’être humain, ni n’ont reçu de Révélation divine, ni ne sont revenus d’entre les morts… mais pourtant, les voilà qui prétendent avoir compris par eux-mêmes comment la vie fonctionne et s’octroient le droit de décréter des normes prétendument universelles pour l’humanité entière. Quelle arrogance ! Qu’ils restent donc à leur place et reconnaissent à leur Créateur le droit de fixer les règles pour Sa création !
Évidemment, l’accepter implique de faire une croix sur nos égos pour reconnaitre et défendre ce qui ne va pas dans le sens de nos intérêts personnels mais de la vérité et du bien commun.
Et comme Yasmine l’a dit au début : on peut devenir l’être endormi, qui n’idéalise que son bonheur au détriment de celui des autres sans se poser de questions. Ou bien on peut devenir l’être qui s’est réveillé, celui qui a compris qu’il n’est pas seul sur Terre mais que d’autres personnes vivent autour de lui. À cela j’ajouterai « et qui a un Créateur qui a tout préparé pour l’humanité ».
Pour qu'on avance, il faut qu'on s'unisse.
Et on ne peut pas s'unir sur du faux, de l'idéalisme illusoire ni de l'injustice.
Donc pour qu'on avance, il faut que chacun cherche, trouve et accepte la vérité afin qu'on puisse s'unir sur la Vérité !
Sur ce.

Ebook AGIR 3 "Société" à lire et télécharger en intégralité ici : https://khaliladilauteur.wixsite.com/website/librairie




