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KHALIL ADIL - "TRAVAIL / ADORATION" (chapitre extrait d'Itinéraire d'un affranchi, livre disponible)

  • sytounmcef
  • 23 sept. 2022
  • 8 min de lecture

Dernière mise à jour : 2 oct. 2022

Mis à part cela, dans la vie de tous les jours, le musulman vit sa vie normalement et tranquillement. Comme la plupart, le musulman travaille, se marie, fonde une famille, s’offre des vacances… toujours dans un cadre respectant l’éthique que notre Créateur attend de nous.

Malheureusement, beaucoup de restrictions et d’éléments contraires à nos valeurs nous sont imposées dans le contexte français actuel, et même dans certaines terres d’Islam ou se revendiquant comme tel.

À mon modeste niveau, j’espère pouvoir ici proposer des pistes de solution pour nous en sortir le mieux possible.


Pour commencer, au niveau du travail, après plusieurs années de réflexion et d’expériences, je pense sincèrement que la meilleure chose qu’un musulman ou une musulmane attaché à son din puisse faire pour gagner sa subsistance proprement, c’est se lancer à son compte dans l’entreprenariat.

Être en freelance, c’est résoudre tous ses problèmes de prier à l’heure, de ne pas vendre ni servir de marchandise haram, de porter les vêtements qu’on veut sans qu’un Abou Jahl[1] moderne n’impose à une sœur de retirer son voile, de travailler avec les gens qu’on veut (parce que oui, c’est normal de s’entourer de personnes qui nous ressemblent, ça s’appelle l’endogamie, c’est quelque chose qu’on pratique tous plus ou moins et ça n’a rien à voir avec de la discrimination raciale, aussi bien lorsqu’on est français nationaliste que musulman sunnite orthodoxe)…

Et pour avoir personnellement franchi ce cap, je peux certifier que la plupart des défaitistes qui tiennent des propos dissuasifs pour maintenir (volontairement ou non, je ne sais pas, tout dépend des personnes) les musulmans dans le salariat, sont soit des menteurs, soit des ignorants. En 2022, avec tous les nouveaux outils à notre disposition, c’est à la portée de tout le monde de monter un business.


Aujourd’hui, il y a un secteur en plein essor : le numérique, qui offre de nombreuses possibilités, un large éventail d’activités et de business licites et rentables à monter : webmaster, hacker, développeur d’applications, développeur web, dans la programmation, l’animation, le webdesign, l’intelligence artificiel, la cyber-sécurité, les start-up… il y a l’embarras du choix.

En se documentant et en cherchant bien, tout le monde devrait trouver quelque chose qui lui correspond.

Ensuite, il y a de nombreuses formations en présentiel ou en ligne pour acquérir, développer et / ou renforcer ses compétences à des prix tout à fait accessibles, voire même parfois gratuites chez certains centres de formation. Sans compter le nombre de tuttos, vidéos, articles et autres ressources très facilement consultables sur le net.

Je parle du secteur informatique car en plus d’être un grand marché en plein essor, il nous apporte également un immense avantage dont nous avons, j’estime, besoin par les temps qui courent, en particulier pour les musulmans attachés à leur foi : l’indépendance géographique.

Avec un business online, la hijra passe du stade inatteignable à celui d’accessible, pour peu qu’on ait réellement pris conscience de l’importance de préserver notre din en péril dans un pays qui met les bouchées au centuple pour nous en détourner, nous et nos enfants à qui on encrasse le cerveau par une intense propagande moderniste.

Avec un business online rentable ou des compétences solides en informatique, on peut trouver du travail et une situation dans de nombreux pays et ainsi faciliter l’obtention d’un titre de séjour.

Un autre avantage lorsqu’on se forme dans un des nombreux métiers du numérique pour ensuite lancer notre entreprise, c’est que ça demande souvent moins d’investissement financier que pour ouvrir un commerce en magasin, qui nécessite l’achat d’un local, de matériel, etc. alors qu’avec un business en ligne, juste un ordinateur, un téléphone, une bonne connexion internet, du réseau et nos compétences peuvent nous suffire.

Quant aux formations, pour ceux qui n’ont ni financement CPF, ni Pôle Emploi ni de gros moyens, il y a des formations entièrement financées par de grandes entreprises dans certains centres.

En calculant bien son coup avant de se lancer, on peut vraiment bien s’en sortir même si on part de presque rien.

Personnellement, c’est ce que j’ai fait : quelques formations gratuites car financées par des start-up ou à prix abordables dans des centres, en cours particuliers, en ateliers et en autodidacte et j’ai pu me lancer en tant que webmaster et concepteur d’applications alors qu’à la base, je n’avais pas du tout étudié cette branche-là et, pour être totalement honnête, ce n’est pas le secteur qui me passionne le plus mais au moins, elle m’ouvre les portes dont j’ai besoin pour m’en sortir dignement dans cette jungle qu’est le marché du travail actuel.

Et au tout départ, les professionnels du waswas ne m’ont pas épargné : « trop de concurrence », « trop dur »… ce qui ne m’a pas empêché, en un an, d’apprendre à coder (en partant de zéro) et de lancer ma boite sans investir grand-chose. Comme quoi, c’est faisable. Aussi longtemps qu’on fait les choses dans le licite et qu’on n’écoute pas les discours défaitistes de gens qui, le plus souvent, n’ont même pas le courage d’envisager d’essayer de se lancer, on peut y arriver !


Cela dit, si j’ai commencé par le numérique, notre champ d’action ne se limite pas à cela. Il y a beaucoup d’autres secteurs d’activités dans lesquels on pourrait entreprendre : l’automobile, par exemple, pour ceux qui aiment les voitures. Je vois des frères gagner très bien leur vie en tant que négociants automobile, qui partent acheter un véhicule à tel endroit pour tel prix, pour ensuite le revendre ailleurs en faisant une marge confortable, qu’ils répètent sur plusieurs transactions pour au final faire de jolis bénéfices à quatre ou cinq chiffres par mois. C’est une autre possibilité de business à monter.

Bien sûr, quand on est motivé et surtout qu’on connait notre domaine, parce que ceux qui foncent tête baissée juste après avoir entendu « bénéfice à cinq chiffres » finissent souvent par rencontrer un mur.

Il y a aussi la mécanique, la plomberie, tout ce qui touche au bricolage… l’avantage des métiers manuels, c’est qu’il y a de la demande à peu près partout donc avoir des compétences solides, c’est renforcer ses opportunités de pouvoir ouvrir une entreprise qui marche ou bien trouver du travail à l’étranger, pour ceux qui préfèrent malgré tout le salariat mais veulent tout de même quitter la France.

Bien entendu, il y a la cuisine, les métiers de la restauration qui trouvent de la clientèle – et de l’emploi – à peu près partout.

Et la liste est longue.


Après, il faut savoir que si l’entreprenariat apporte des avantages indéniables comparé au salariat, notamment sur l’indépendance, la possibilité de bien gagner sa vie, de mieux la prendre en main… c’est au prix de gros efforts et de beaucoup d’investissements personnels, de temps et aussi souvent d’argent.

Ce n’est pas bon d’être paresseux quand on se lance dans l’entreprenariat. Ce n’est pas bon non plus d’être trop pressé, trop émotif et de vouloir de résultats trop rapide sans avoir fourni le maximum pour cela.

Être entrepreneur demande une certaine force mentale pour réussir, surtout au démarrage et en cas de crise parce que personne n’est à l’abri d’un revers de fortune.

Donc avant de se lancer, il faut être conscient des difficultés, des exigences mais aussi des enjeux. Partir avec un mental de battant, sacrifier, donner du temps, des moyens, réfléchir, avancer intelligemment et surtout pas tête baissée, savoir s’entourer, et surtout persévérer.

Mais à l’arrivée, on peut vraiment s’en sortir la tête haute.

Beaucoup l’ont fait.

Pourquoi pas nous ?


De plus, être à notre compte nous permet de régler beaucoup plus facilement les contraintes quotidiennes suivantes, comme la famille et le train de vie.

Aujourd’hui, comme tout le monde le sait, c’est beaucoup plus compliqué qu’à l’époque de nos pieux prédécesseurs de se marier, aussi bien pour les femmes que pour les hommes (l’influence du modernisme a son rôle à jouer, vu qu’à l’époque où les musulmans n’étaient pas imprégné de la culture occidentale, les mariages étaient plus faciles et duraient jusqu’au bout).

Sans parler de l’éducation des enfants. Quand on est à son compte, c’est beaucoup plus simple de prendre le temps de s’occuper d’eux, de les élever, de les voir grandir… et bien sûr, de quitter un pays qui nous impose de les livrer à une école corrompue qui va, dès le plus jeune âge, leur injecter du poison idéologique dans la tête et les formater pour n’être que les esclaves d’un système. Je sais que certains ne vont pas être d’accord mais si leur fils, à 15 ans, se rebelle, lève la voix sur eux et termine en garde à vue ou dans le kufr à cause de l’influence de l’environnement dans lequel son père l’a élevé, que ce dernier ne vienne pas se plaindre. Quand on élève un enfant au milieu des poubelles, qu’on le nourrit de détritus, il ne faut pas faire le choqué quand on le voit, une fois ado, se comporter comme une ordure. Idem pour les filles. « Ma fille me répond », « ma fille ne m’obéit plus », « ma fille fréquente un petit copain », « le petit copain a engrossé ma fille », « ma fille veut avorter », « ma fille avortera quand même malgré mon refus », « ma fille n’en a que faire de mon avis quand je lui dit que je n’aime pas cet homme qui ne prie même pas »… je compatis, ce sont des épreuves très dures pour un père et une mère, mais comment l’avez-vous élevée ?

Al Hajj Malik Ash Shabazz dit Malcolm X disait « seul un imbécile laisserait son ennemi enseigner à ses enfants ».

Tout est dit. La grande majorité des modernistes refusent de voir leurs enfants fréquenter des religieux (pour l’anecdote, j’ai un jour demandé à un membre de ma famille s’il préférait un fils musulman ou un fils dealer. Sa réponse a été : ni l’un, ni l’autre, en mettant les deux sur un pied d’égalité. Ça en dit très long). Alors pourquoi la grande majorité des musulmans n’aurait pas le droit de faire de même en refusant de voir des modernistes endoctriner leurs enfants ? À part le complexe de supériorité colonial qu’ont certains modernistes, il n’y a rien de choquant à cela.

Malheureusement, comment avoir le temps et les moyens pour assurer la bonne éducation du cadeau d’Allah que sont nos enfants quand on doit nous-mêmes nous plier au bon vouloir de notre patron républicanolâtre refusant de nous laisser porter notre voile au travail, ou sortir assister à la Salât al joumou3a ?

N’est-ce pas beaucoup plus facile, avec notre activité online ou du moins nous rapportant assez d’argent pour investir afin de mettre nos enfants au maximum à l’abri ?

Enfin pour ce qui est de la socialisation, inutile de m’attarder sur le fait qu’il n’y a pas que l’école comme lieu de rencontres pour les enfants. L’école est qu’un moyen parmi beaucoup d’autres. Deux familles, par exemple, peuvent très bien s’inviter régulièrement et laisser leurs enfants respectifs jouer les uns avec les autres. En plus de cela, il y a les voisins. Le quartier, les squares, les vacances… là encore, la liste est longue. Au moins, comme ça, les parents savent qui leurs enfants fréquentent. Du temps de nos grands-parents, avant la mondialisation et internet, c’était d’ailleurs souvent ainsi que se passaient les rencontres : tout le monde se connaissait dans le quartier / le village, qui était à l’image d’une grande maison abritant une grande famille. De ce que m’ont raconté les anciens, c’était beaucoup plus simple, alors, pour les amitiés et les mariages durables.

Je glisse là cette piste de solution pour tous les frères et sœurs à qui cela pourrait être utile.


Dans tous les cas, il ne faut pas oublier que c’est Allah qui gère tout. Et que c’est en faisant des efforts pour Lui plaire qu’Il nous donne la baraka dans notre religion, notre vie, nos familles et nos biens.


ree

Chapitre extrait du livre ITINERAIRE D'UN AFFRANCHI, disponible en format papier, EPUB et PDF : https://www.bookelis.com/documents/52637-Itineraire-d-un-affranchi.html


[1] Notable de la tribu du Prophète ﷺ parmi les plus hostiles à sa prédication.

 
 
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