top of page
Rechercher

Khalil Adil - Théorie et pratique

  • sytounmcef
  • 17 juil. 2021
  • 4 min de lecture

« Si tu veux apprendre l’Islam, va étudier l’Islam mais n’étudie pas les musulmans. L’Islam est parfait. Les musulmans ne le sont pas. »


Dr. Zakir Naik


Lorsqu'ils s'intéressent à l'islam, certains non-musulmans commettent une grave erreur : juger l'Islam à travers le comportement des musulmans.

Lorsqu'en tant que musulman, je parle de ma religion en disant ce qui est écrit dans les textes, il n'est pas rare qu'on me réponde : « oui mais non en fait je connais des musulmanes qui ne portent pas le voile, et ce sont des vraies musulmanes », « j'ai pourtant un ami musulman qui fête Noël, ne prie pas et ne fait pas le Ramadan », « dans les pays musulmans qui appliquent la Sharia, il y a beaucoup d’injustices », etc.

En Islam, ça ne marche pas comme ça. Ce ne sont pas les pratiques des musulmans qui définissent le dogme mais ce sont les textes immuables du Coran et de la Sounna prophétique.

Pour ce qui est de l’écart entre ce qui est écrit dans les textes et le comportement des musulmans, il ne faut pas perdre de vue qu’adhérer à l’Islam ne fait pas de nous des anges à l’abri des mauvaises tentations. Les musulmans sont des hommes comme les autres, donc sujets à l’erreur, à la faiblesse et à l’ignorance.

Et l’Islam est, en quelque sorte, un mode d’emploi parfait pour réussir sa vie qui s'adresse à l'humanité entière, donc à des êtres imparfaits qui peuvent décider d’accepter ce mode d’emploi (ce qui fait d’eux des musulmans, soumis à leur Créateur) tandis que d'autres peuvent décider, pour X ou Y raisons, de refuser d’y croire ou de s’y soumettre (ce qui fait d’eux des mécréants en l’Islam).

Et parmi cette première catégorie, les musulmans, il y en a qui excellent dans sa mise en application et d'autres qui ont plus de mal ou qui restent attachés à leurs mauvaises habitudes dont ils arrivent difficilement à se défaire car ils restent des êtres humains, donc par nature faibles et pécheurs.

Allah dit d’ailleurs, à ce sujet, dans le Coran : {Ensuite, Nous fîmes héritiers du Livre ceux de Nos serviteurs que Nous avons choisis. Il en est parmi eux qui font du tort à eux-mêmes, d'autres qui se tiennent sur une voie moyenne, et d'autres avec la permission d'Allah devancent [tous les autres] par leurs bonnes actions; telle est la grâce infinie} (sourate 35, verset 32).

Aussi, lorsqu’un musulman ment, triche, fume, boit de l’alcool, drague des personnes du sexe opposé, insulte ou agresse des gens, manque de pudeur ou commet n’importe quel acte proscrit dans les textes, il fait partie de ceux qui se font du tort à eux-mêmes désignés dans ce verset puisqu’en commettant ces actes, il s’écarte de son mode d’emploi.

Idem pour ceux qui ne pratiquent pas certaines obligations par paresse, passion, peur du regard des autres… ils ont ce qu’on appelle des manquements. Mais ce n’est pas parce qu’il y a des musulmans qui abandonnent la pratique d’une obligation que cette injonction n’est plus obligatoire. Je vais me répéter mais ça ne marche pas comme ça. En Islam, Celui qui détermine ce qui est obligatoire, recommandé, autorisé, déconseillé ou interdit est Allah. Pas les actes ni les volontés des hommes.

Enfin, lorsqu’un musulman se trompe (ce qui peut nous arriver à tous), ce n’est pas que l’Islam est faux ou incomplet. Attention à bien faire la distinction. Le musulman étant un être humain, son savoir est limité et il est faillible. Mais la voie qu’il suit est celle du Créateur Omniscient, donc la Vérité. Mais lui ne la détient pas sur tous les sujets. Même sur sa religion, il se peut qu’un musulman comprenne mal une règle ou un principe islamique. Mais ça n’entache en rien l’Islam.


***


Quant à ceux qui jugent la Sharia d’après la manière dont gouvernent la plupart des dirigeants des pays musulmans actuels, je vous fais la même recommandation : allez étudier dans les textes et dans la vie du Prophète la manière dont la Sharia doit être correctement comprise et appliquée.

Car les dirigeants des pays musulmans actuels ont beau déclarer officiellement l’Islam comme religion d’Etat, il n’en reste pas moins qu’ils gouvernent en réalité avec des lois forgées selon leur bon vouloir, ne gardant des lois d’Allah que ce qui va dans le sens de leurs intérêts. Il ne suffit que de quelques connaissances de base en la matière pour s’en apercevoir et d’être un minimum de bonne foi pour le reconnaitre.

Si on étudie, par exemple, la législation des pays du Maghreb, une bonne partie des lois en place sont héritées de la colonisation.

Pour d’autres, comme l’Arabie ou les pays du Golfe, leur déviance de la Sharia est principalement due à une influence du modèle libéral et de son lot d’idéologies modernistes. De la même manière que la puissante Europe victorieuse de l’après-guerre des tranchées avait doctrinalement séduit Mustafa Kemal « Atatürk » qui avait alors fait à l’ex-empire ottoman de l’époque ce que MBS est en train de faire avec l’Arabie Saoudite aujourd’hui. En tout cas sur le fond.

Officiellement, tous ces Etats se revendiquent de l’Islam comme religion d’Etat. Dans les faits, ce n’est pas avec l’Islam qu’ils gouvernent. Qu’on le veuille ou non. La mondialisation (que certains appellent également occidentalisation mondiale) ne les a pas épargnés.

Allons plus loin et remontons dans l’Histoire du monde musulman, dans laquelle on trouve de très bons dirigeants réputés pour leur piété et leur justice, comme les quatre califes bien-guidés, Omar Ibn Abdelaziz, Youssouf Ibn Tashfin… et d’autres ayant au contraire marqué leur époque par leur cruauté, leur injustice et leur despotisme. Pourtant, la Sharia a toujours été la même. Seulement, si certains l’appliquaient rigoureusement, conscient qu’ils seront un jour interrogés sur leurs actes et que gouverner est une lourde responsabilité, d’autres ont été moins scrupuleux.

De la même manière que les gens du peuple, les gouverneurs et chefs d’Etat musulmans restent des êtres humains, susceptible de faire le bien comme le mal.

Comme quoi, c’est une très mauvaise méthodologie que d’étudier l’Islam à travers le comportement des musulmans, en particulier de ceux qui ne sont pas réputés comme étant de grands pratiquants.

Il est bien meilleur de se tourner vers les textes de référence, à commencer par le Coran et la biographie du Prophète Muhammad – que la paix soit sur lui.

Sur ce.


ree

Extrait d'AGIR 2 "Pourquoi l'Islam" en téléchargement gratuit ici : https://editionmcef.wixsite.com/website/librairie

 
 
  • Facebook

©2019 par MCEF édition

bottom of page