KHALIL ADIL - "IEF"

“Seul un imbécile laisserait son ennemi enseigner à ses enfants”

Malcolm X

Septembre 2024.

Rentrée scolaire.

Thème du prêche du joumou’a dans de nombreuses mosquées : l’apprentissage de la science.

Angle sous lequel le prêche est abordé : les musulmans envoient leurs enfants à l’école de la République, donc il faut qu’ils soient les meilleurs pour intégrer les hautes strates de la société.

Problème : l’école publique, en plus d’adopter depuis plusieurs années la politique du nivellement par le bas - ce qui est en soi déjà un argument dissuasif pour qui veut instruire qualitativement ses enfants - est avant tout une usine à propagande pour inculquer aux enfants toutes les idéologies modernistes qui sont antinomiques aux valeurs de la Révélation divine. D’ailleurs, avant, on ne parlait pas d’Education mais d’Instruction Nationale.

C’est un secret de polichinelle, mais beaucoup n’ont pas l’air d’en avoir conscience, à en juger par leurs actes.

Combien d’enfants de musulmans sont petit à petit sortis de l’Islam - ou alors de l’orthodoxie traditionnelle, ce qui n’est que l’antichambre de l’apostasie quand on y réfléchit - après avoir été endoctrinés par le système, à travers son éducation et ses canaux de divertissement ?

Durant les dernières élections, beaucoup se sont moqués de Jordan Bardella dont le grand-père serait un converti et l’arrière grand-père un algérien. Personnellement, je n’ai pas trouvé ça drôle. Au contraire, c’est plutôt inquiétant pour nous de voir comment, en seulement quatre générations, on est passé, au sein d’une même famille, de musulman de culture assimilé à politicien islamophobe. Qui vous dit, chers frères et chères sœurs fi Llah qui n’avez aucune gêne à laisser ce système élever vos enfants, que vos petits-enfants ne seront pas ceux qui interdiront explicitement la pratique totale de la religion en France ?

Chers frères et chères sœurs fi Llah, sans vouloir être dur - voyez plutôt une nassiha d’un frère qui veut pour vous et votre descendance la réussite dans les deux mondes - si vous négligez l’éducation de vos enfants, en les envoyant apprendre n’importe où, et en les laissant regarder n’importe quoi sur leurs téléphones - d’ailleurs, de nombreux spécialistes déconseillent formellement l’accès aux écrans pour les enfants trop jeunes, car cela leur bousille leurs facultés cognitives. À ce sujet, je vous invite très fortement à lire l’ouvrage du professeur Michel Desmurget intitulé “La fabrique du crétin digital” - alors, ne vous étonnez pas s’ils prennent des directions malsaines une fois à l’adolescence. Vous ne pourrez vous en prendre qu’à vous-mêmes.

“Oui mais bon, il y en a qui ont fait l’école publique avec smartphone à 10 ans et qui sont de bons musulmans très intelligents, aujourd’hui !”

Oui, ça existe. De la même manière qu’il existe des gens qui sont entrés en prison avec une mentalité de voyou et en sont sortis repentis. Faut-il en déduire pour autant que le milieu carcéral est propice à l’éducation d’un ado difficile ? On peut toujours trouver des exceptions partout et pour tout. Mais c’est la majorité qu’il faut regarder. Et dans le cas des musulmans qui envoient leurs enfants dans les écoles du système, il faut dire ce qui est : beaucoup en ressortent soit complètement sécularisés, soit à moitié, soit - pour les moins gravement touchés - avec des séquelles dans leur foi ou leur adab. Car en plus des programmes établis par le système moderniste afin d’endoctriner vos gamins, quelle sera leur fréquentation ? L’enjeu, ne l’oubliez pas, c’est leur avenir ! Ce n’est pas une mince affaire.

Un enfant, c’est une amana avant tout. De même qu’un engagement dans un couple. Je vais être un peu dur dans mes propos, mais pour tous les “hommes” (ou plutôt, en l’occurrence, les hommelettes) qui se marient juste assouvir leurs pulsions sans avoir conscience qu’il y a une responsabilité qui va avec, et qui négligent femmes et enfants parce qu’ils n’ont ni le temps ni la patience qu’il faut leur accorder, restez célibataires, c’est mieux pour vous. Idem pour les “femmes” qui n’ont pas le temps pour leurs bébés et les occupent avec Netflix et le smartphone dès qu’elles les entendent pleurer... Ne faites pas d’enfants. Vous n’en êtes pas dignes.

Quid, cela dit, des “écoles privées musulmanes” ?

Certes, c’est un moindre mal mais bon... pour la plupart, les seules différences qu’il y a avec les écoles publiques, c’est qu’on vous dit “salam” au lieu de “bonjour”, que vous pouvez porter le voile, faire la salât et qu’on vous enseigne le Coran, ce qui n’est en fait que le minimum syndical quand on se revendique comme étant une “école musulmane”.

Mais ce n’est pas suffisant.

Les programmes sont les mêmes, ce qui me dérange quand même un peu en tant que musulman. Quand j’inscris mon fils ou ma fille dans une école dite “musulmane”, c’est pour qu’on lui délivre un enseignement 100% islamique. Le fait de se contenter de miettes et de moindre mal, pour moi, c’est accepter de rester en bas de l’échelle, et j’estime que nous valons mieux que cela.

Sans compter que, de plus en plus, ces écoles privées sont très souvent sévèrement contrôlées et parfois fermées pour des prétextes malhonnêtes, sans compter les traitements humiliants envers enseignants et élèves lorsque cela arrive. J’ai récemment lu le témoignage d’une ancienne enseignante sur le sujet, dans lequel elle parlait de professeurs embarqués par la police devant des élèves fouillés comme des criminels alors qu’ils n’avaient rien fait d’illégal. Et je la crois sans peine. On a vu avec l’exemple du collège-lycée MHS Paris en 2020 - qui était pourtant plus laïc que musulman - comment ces injustices pouvaient être choquantes pour ceux qui les vivaient, aussi bien pour les élèves que l’équipe pédagogique.

Alors évidemment, pour ceux qui n’ont pas le choix et ne peuvent pas faire l’IEF, entre une école publique et une école privée musulmane, la question ne se pose pas. Mais encore une fois, ce n’est pas en ayant recours au moindre mal que nous pouvons espérer une amélioration. Il faut vraiment qu’on commence à avoir plus d’ambition que cela.

Il y a une réalité dont il faut que chacun ait conscience : le système est en guerre idéologique contre l’Islam, et son objectif n’est pas de nous faire ce qu’Hitler avait fait à d’autres communautés au siècle passé, mais de nous retirer progressivement l’Islam en nous sécularisant comme il l’a fait avant nous aux chrétiens. Et pour cela, ils utilisent la même méthode que les Romains : après avoir conquis la Gaule, les vainqueurs ont envoyé les enfants des chefs de tribus gauloises dans les plus prestigieuses écoles romaines afin que ces derniers, une fois bien romanisés, aillent propager leur culture dans leurs villages. Aujourd’hui, il se passe la même chose avec nous. Comme Jacques Attali l’avait souhaité, le système a créé une bourgeoisie musulmane et tente d’occidentaliser la oumma via son soft power.

Là encore, c’est une réalité notoire pour quiconque s’intéresse un minimum au monde qui l’entoure. Mais beaucoup n’ont pas l’air de l’avoir compris, visiblement. Et pourtant, même dans le Coran, Allah azawajal nous avait prévenu : {ils ne cesseront de vous combattre jusqu'à, s'ils peuvent, vous détourner de votre religion}(traduction rapproché du verset 217 de la sourate 2).

Autrefois, la colonisation était militaire. Aujourd’hui, elle s’effectue via le soft power mais il ne faut pas croire qu’elle est terminée. Et si la résistance prend des formes proportionnelles en cas d’attaque militaire, c’est sur le terrain intellectuel qu’elle doit se jouer dans un contexte contre le nôtre.

Et le premier pas est déjà de protéger nos enfants, avant tout.

Et pour ce faire, à mon sens, la meilleure des options, dans l’état actuel des choses, en France, c’est d’avoir recours à l’IEF, l’Instruction En Famille.

Évidemment, en France, les injustes ont fait passé des lois scélérates pour nous la rendre plus difficile. Mais même si vous, chers frères et chères sœurs, n’êtes pas disposés à partir dans un pays où on respectera votre droit à éduquer à vos enfants comme bon vous semble, au moins, essayez de tout faire pour protéger vos enfants.

En France, les motifs pour lesquels vous pouvez demander l’IEF sont les suivants :

- État de santé de l'enfant.

- Situation de handicap de l'enfant.

- Pratique d'activités sportives ou artistiques intensives de l'enfant.

- Itinérance de la famille en France.

- Éloignement géographique de tout établissement scolaire public.

- Existence d'une situation propre à l'enfant motivant le projet éducatif.

- Menaces sur l’intégrité physique ou morale de l’enfant.

Essayez de voir si l’une de ces conditions est compatible avec votre situation ou pourrait l’être avec quelques changements.

Mais sachez toutefois que l’autorisation de pratiquer l’IEF ne vous sera accordé qu’après une enquête (et si vous êtes musulman, vous risquez d’avoir des problèmes, soyez-en conscients). En plus de cela, même si l’autorisation d’instruire vos enfants à la maison vous est accordée, vous serez contrôlés toutes les deux années jusqu’aux 16 ans de vos enfants.

Autrement dit, en France, même si ça reste possible, c’est assez délicat. Raison pour laquelle je vous invite fortement, même si c’est dur, et même si vous préférez rester ici, d’envisager, au moins pour la chair de votre chair, un déménagement à l’étranger. Pas forcément au bled puisque l’idée même d’y rester plus de deux mois l’été semble donner de l’urticaire à certains, mais ne serait-ce que dans les pays limitrophes (Suisse, Belgique, Allemagne, Italie ou Espagne).

Au moins, même si c’est un sacrifice, et j’en suis conscient, vous pourrez fournir à vos enfants un véritable enseignement en respect avec nos valeurs en les protégeant d’un endoctrinement moderniste factuellement destructeur quand on voit dans quel état ces idéologies mortifères détruisent la société française.

En tout cas, ne soyons pas négligents envers nos enfants. Si nous ne sommes pas prêts à faire des sacrifices pour leur bien, rien ne nous oblige à devenir parents. Certes, il est recommandé dans l’Islam de fonder une famille MAIS cette recommandation va de pair avec les obligations d’éduquer et de prendre soin de nos enfants.

À chacun de voir ce qu’il est prêt à assumer. Dans tous les cas, nos enfants nous demanderont des comptes si nous avons été des parents déficitaires.

En espérant que cette réflexion sera utile à tous mes frères et mes sœurs fi Llah qui la liront, n’hésitez surtout pas à la partager autour de vous si vous estimez qu’il y a du bon à prendre dans mes modestes écrits.

Je termine en rappelant à tous mes lecteurs et lectrices non-musulmans qui liraient ces lignes que vous aussi, il vous incombe de prendre soin de vos enfants, et que personne n’a le droit de venir dire à un père ou une mère comment il doit élever sa descendance. Quant à enlever à un père et une mère la chair de leur chair pour des raisons de désaccord idéologique, c’est tout simplement criminel ! Passe encore dans le cas d’un parent violent ou dangereux. Mais pour le simple fait de vouloir élever nos gosses avec les valeurs qui nous semblent les meilleures, comme le font tous les parents au monde, non, c’est inadmissible de risquer de nous voir retirer le droit de garde de nos enfants !

Au passage, en Islam, dans les Etats sous domination musulmane, il est inscrit dans la Sharia que les minorités juives et chrétiennes ont le droit d’élever leurs enfants comme ils l’entendent, et jamais les musulmans ne viennent les contrôler ni leur retirer leur droit de garde. Historiquement d’ailleurs, c’est ainsi que cela s’est déroulé en terre d’Islam durant des siècles. Comme quoi, même si nous ne revendiquons pas la tolérance à tout bout de champ, les actes démontrent qui est vraiment tolérant et qui pratique l’hypocrisie décomplexée.

Enfin, pour toutes les personnes qui viendront dire que “dans tous les cas, un parent n’a pas à endoctriner religieusement à ses enfants, c’est à lui de choisir”, je rappelle qu’un enfant en bas-âge n’est pas en mesure de choisir mais absorbe tout ce qu’il entend et voit. Donc oui, durant les premières années de sa vie, ce sont aux parents de l’éduquer selon les valeurs et la vision du monde qu’ils estiment les plus justes. Et à moins d’assumer leur complexe de supériorité, je veux bien que ces personnes m’expliquent en quoi leurs valeurs sont supérieures aux nôtres ? En quoi le fait de se croire sorti du néant par la volonté du hasard dans un univers où chaque chose est minutieusement à sa place depuis des millénaires est plus logique que d’avoir foi en un Créateur Tout-Puissant qui gère tout cela à la perfection et a envoyé à l’humanité des Messagers pour lui montrer la bonne voie à suivre ?

Quant à l’endoctrinement, vu qu’ils aiment bien utiliser ce mot à connotation négative, je rappelle aussi ce que c’est : l’adhésion à une doctrine, tout bêtement. Ça peut être une religion, comme une idéologie athée ou folklorique. Autrement dit, dès lors que vous adhérez à n’importe quelle vision du monde, vous êtes endoctriné. Après, vous pouvez l’être consciemment, ou inconsciemment, de gré ou de force et c’est là que ça peut devenir bien ou mal. En plus de la doctrine en question, si elle est constructive ou destructrice pour l’individu et son entourage, ce qu’on constate généralement en regardant les fruits que produit sa mise en application correcte. Mais cela, c’est un autre sujet que j’ai abordé dans mon essai AGIR 2, Pourquoi l’Islam ? que vous pouvez télécharger gratuitement sur ce site, chers lecteurs et chères lectrices non-musulmans, afin de comprendre une vision du monde différente de la vôtre. Et pourquoi pas, si vous y voyez du bien, y adhérer.

Sur ce. Très bonne continuation à tous, et qu’Allah nous guide tous et protège les musulmans et leurs enfants !