Extrait d'Aider (Agir 4) : comment le musulman doit-il agir avec les non-musulmans ?
- sytounmcef
- 29 déc. 2021
- 7 min de lecture
Qu’en est-il alors pour les non-musulmans ?
Comment le Prophète ﷺ agissait-il envers eux ?
Déjà, il faut faire la distinction entre deux catégories de mécréants : {Allah ne vous défend pas d'être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allah aime les équitables. Allah vous défend seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus pour la religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. Et ceux qui les prennent pour alliés sont les injustes} (sourate 60, versets 8 et 9).
La deuxième catégorie, à savoir les islamophobes, on en a déjà parlé, inutile de nous attarder davantage sur eux.
Ceux qui vont nous intéresser ici, ce sont ceux de la première catégorie, à savoir les non-musulmans lambda, ceux qui ne nous combattent pas pour notre religion. Avec eux, on se doit d’être bienfaisants et de les aider au lieu de tenir le discours du « c’est que kouffar, ils vont brûler en Enfer ! » car, contrairement à Iblis et ses suppôts, nous ne voulons pas que les personnes lambda autour de nous qui ne nous veulent aucun mal et subissent comme nous les injustices du système finissent en Enfer. Donc aidons non seulement nos frères et nos sœurs fi Llah, mais aussi les non-musulmans qui ne nous combattent pas pour notre din.
Mais les aider comment ? Avec la vision moderniste occidentale ultra tolérante pour certains et très sectaire et intolérante pour d’autres ? Ou avec notre référentiel islamique qu’il sied à tout bon musulman d’avoir ? Encore une question qui est vite répondue.
Alors concrètement, aider les non-musulmans autour de nous (je parle pour la France avant tout mais ça vaut aussi dans un cadre plus large), ce n’est pas les encourager à persister dans leur mécréance en leur présentant l’Islam sous ses aspects compatibles avec leur mode de vie, ni en leur souhaitant leurs fêtes comme le font certains soi-disant par respect mutuel alors qu’Allah dit : {Sont-ils égaux, ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ? Seuls les doués d'intelligence se rappellent} (sourate 39, verset 9) dans le sens de « ceux qui connaissent le droit chemin qui mène à la satisfaction de leur Créateur sont dans le vrai, alors que les autres sont dans le faux et l’illusion » (source : tafsir d’Ibn Kathir, et non l’avis subjectif et inintéressant du petit mouqalid que je suis).
Donc chers frères et sœurs qui vous êtes reconnus dans le paragraphe précédent, qui avez des amis athées, agnostiques, chrétiens… et que vous trouvez que c’est très bien comme ça, qu’il faut être tolérant et les accepter comme ils sont, voyez plutôt ce que le Créateur de l’univers a dit : {Le Jour du Jugement Dernier] les mécréants voudraient avoir été Musulmans [soumis]} (sourate 15, verset 9).
Pour rappel, le jour du jugement sera un jour terrifiant qui durera 50 000 ans[1], durant lequel ceux qui auront vécu et seront morts soumis à leur Créateur seront heureux et à l’abri avant d’entrer au Paradis pour l’éternité ; tandis que ceux qui auront vécu et seront morts dans l’insouciance, la rébellion et la mécréance subiront les horreurs de ce jour où justice sera rendue avant d’être précipités dans l’Enfer pour l’éternité.
Alors si vous aimez vos familles et vos amis actuellement non-musulmans et que leur voulez du bien, voilà ce que vous devez faire : {Par la sagesse et la bonne exhortation appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon} (sourate 16, verset 125).
Aider les non-musulmans, c’est avant tout leur faire da’wa en leur transmettant le Message de l’Islam clairement – dans la mesure de nos connaissances, bien sûr, on ne doit pas s’aventurer sur des sujets qu’on ne maitrise pas – sans tomber dans deux graves erreurs :
Le premier qui est de leur enjoliver les choses, de leur cacher des aspects de la religion qui dérangent l’Occident moderne, voire de les nier comme le font malheureusement certains imams célèbres dans le but de les faire aimer le message, qui parfois n’a plus rien à voir avec l’Islam.
Car la conséquence de cette da’wa biaisée est que si certains non-musulmans sont d’abord séduits et se convertissent parfois à la belle religion de paix, d’amour, de liberté absolue, de bisou et de tolérance totalement compatible avec leur ancien mode de vie hédoniste que leur ont vendu ces prédicateurs modernes modérés, les choses se gâtent lorsqu’ils découvrent qu’en réalité, l’Islam authentique est la religion du monothéisme pur, de la vérité, de la justice et du juste milieu – donc avec une part de paix, d’amour, de liberté et de tolérance, dans certains cas mais comprenant aussi des obligations, des interdictions, du combat, du désaveu et de l’intolérance vis-à-vis de certaines choses. Et là, les voilà qui apostasient et accusent de taqiya ces mêmes prêcheurs bisounours qui ne semblent pas comprendre pourquoi alors que la réponse est pourtant facile à trouver. Au lieu de leur dire ce qu’ils avaient envie d’entendre alors qu’ils étaient endoctrinés par le modernisme, il fallait au contraire leur présenter correctement le Message en leur expliquant pourquoi l’Islam est la vérité et est meilleur que la fausse et nocive idéologie moderniste avec laquelle l’école, les médias, le divertissement et la société de consommation et du spectacle leur ont lavé le cerveau depuis tout petit. En d’autres termes, il fallait les aider à se désendoctriner du batil (mensonge) pour qu’ils puissent adhérer consciemment au Haqq.
Quant à la deuxième grave erreur à éviter lorsqu’on fait da’wa, c’est le fait de vouloir à tout prix convertir les autres en se montrant insistant, racoleur, parfois même grossier voire violent. Comment voulez-vous qu’avec un pareil comportement, une personne lambda biberonnée depuis toute petite à l’idéologie moderniste puisse nous faire confiance et remettre en question son conditionnement ?
Dans les deux cas, la cause du problème est que nous n’avons compris ce qu’était l’objectif de la da’wa : transmettre le Message à l’humanité entière que tout le monde puisse avoir accès à la volonté du Créateur de l’univers, pour que les personnes sincères et humbles en quête de vérité l’acceptent et s’y soumettent ; et que les autres qui préféreront suivre leurs intérêts, leurs passions, rester dans leur conditionnement opposé à l’Islam, etc. n’aient aucun argument devant Allah le jour du Jugement.
Alors évidemment, il ne faut pas confondre entre enjoliver le Message quitte à le falsifier et être pédagogue. Il est certain que commencer à appeler à l’Islam une personne qui n’y connait rien et est encore complètement absorbée par l’idéologie moderniste en lui parlant d’entrée de jeu des hudud est le meilleur moyen de la faire fuir. Il faut être intelligent, méthodique, patient et s’adapter à la personne à qui on s’adresse (on ne prêche pas à un musulman égaré de la même manière qu’on prêche à un athée, à qui on prêche différemment qu’à un déiste, un évangéliste, ou un bouddhiste, etc.), en y allant étape par étape, en commençant par la base et sans brusquer les choses. Mais pour autant, sans mentir ni dissimuler ce qui peut paraitre choquant au premier abord.
Par exemple, si on parle à un français moyen dont l’image de l’Islam est faussée par les médias, on commence évidemment à lui parler du Créateur sans avoir pour intention d’aborder le sujet des hudud. Mais si lui vient nous poser la question parce que les médias lui ont enlaidi l’image de la religion à cause de ça, alors on ne doit pas commettre l’erreur de nier une chose qui existe de fait, et qui est explicitement mentionnée dans le Coran. Mais on lui explique déjà que c’est codifié, et en quoi il y a une sagesse derrière ces peines qui ont pour but de protéger la société des fauteurs de troubles.
Et surtout, il faut inviter les gens à qui on prêche à sortir de leur conditionnement, de mettre de côté leurs préjugés car très souvent, c’est ça qui bloque. Si on ne dévoile pas la fausseté des idoles du modernisme (qui sont en grande partie ses idéologies) de la même manière que le prophète Ibrahim – paix sur lui – a démontré la fausseté des statues adorées par son peuple en les détruisant, alors on laisse debout le mur qu’il y a entre l’Islam et les victimes de l’endoctrinement moderniste qui en bloquera malheureusement plus d’un.
Donc évidemment, il faut être pédagogue et savoir discuter intelligemment en s’adaptant à qui est en face de nous mais aussi (et surtout), il faut bien comprendre que la guidée vient d’Allah, et que nous ne sommes pas en mesure d’implanter l’Islam dans le cœur des gens. Autrement dit, on n’a pas à convertir les autres. Seulement leur transmettre le Message.
Allah dit d’ailleurs clairement que : {Tu ne guides pas celui que tu aimes : mais c'est Allah qui guide qui Il veut} (sourate 28, verset 56).
Donc en ce qui nous concerne : {tu n'es chargé que de transmettre [le message]} (sourate 42, verset 48).

Extrait de l'essai "Aider", lui-même extrait du recueil Agir 4 disponible en entier ici : https://khaliladilauteur.wixsite.com/website/librairie
PS : je désactive l'espace commentaire car, après 10 ans d'expérience, j'ai constaté qu'il en ressort plus de mal que de bien : quelques commentaires constructifs et respectueux (positif ou négatif) contre une majorité de commentaires vides, passionnés...
donc je désactive.
En revanche, je suis ouvert à l'échange avec toute personne respectueuse et sincère (je démasque assez vite les polémistes) via messenger : https://www.facebook.com/Sytoun/
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[1] La durée du temps étant relative et gérée par le Créateur, mieux vaut ne pas nous casser la tête à chercher à comprendre avec notre raison humaine limitée des choses qui la dépassent. Adoptons plutôt le bon réflexe du croyant sincère : Allah et Son Messager ﷺ l’ont dit, donc on y croit car cette information nous vient d’Al Alim, l’Omniscient.




