top of page
Rechercher

SYTOUN - ENGRENAGES

  • sytounmcef
  • 6 oct. 2020
  • 10 min de lecture

Dernière mise à jour : 20 nov. 2020

Venu au monde comme n’importe quel être humain sans haine ni volonté d’écraser qui que ce soit. Il a grandi et depuis l’école, on lui apprend qu’il n’est pas là pour progresser mentalement mais qu’il est ici pour être en compétition et faire mieux que les autres.

On « omet » de lui expliquer que se comparer aux autres est stupide car comment se juger par rapport à quelqu’un qui n’a ni la même vie, ni la même condition, ni les mêmes préoccupations ?! C’est aussi logique que de demander à un chien de se comparer à un poisson pour évaluer ses compétences en natation.

Dès le départ, le voilà absorbé par la logique de compétition. On lui apprend aussi que la seule certitude en cette vie ne se résume qu’à la vivre en se conformant aux codes du monde qui l’entoure. Pas de place pour la foi ni les principes – du moins pas trop, dans la sphère privée, s’il veut. Mais qu’il ne s’avise pas de baser sa vie dessus – car ici, l’objectif est de s’en sortir. Le chômage guette. D’autres voudraient sa place.

Il doit gagner son pain et ce par n’importe quel moyen légal… peu importe la morale. L’argent était à la base un moyen pour nous servir, avant de devenir une fin pour nous asservir.

Il peut tuer ou laisser mourir autant d’humains qu’il veut. Polluer et détruire la nature autant qu’il veut… tant qu’il ne tombe pas sous le coup de la loi de l’Etat. Les postes à responsabilités étaient là de base pour faciliter la vie en collectivité. Aujourd’hui, les occuper est une finalité.

Les valeurs sont corrompues. Les priorités sont déclassées tandis que les futilités sont priorisées au point que moins nombreux sont ceux qui cherchent à comprendre leur raison d’être sur Terre que ceux qui cherchent à savoir si tel sportif jouera dans telle équipe ou si telle série sortira ou non sur Netflix avant la fin de l’année…

Même en étant confiné alors que le rappel de la mort est omniprésent, la plupart restent indifférent et préfèrent revisionner des films qu’ils connaissent déjà que profiter de cet isolement forcé pour faire leur remise en question ainsi que celle du monde dans lequel ils vivent.

Au départ, beaucoup n’adhèrent pas complètement à cette vision altérée des choses mais la pression sociale est telle que beaucoup finissent par s’y plier. Activement ou passivement par résignation, car se taire devant le mal revient à l’approuver.

Plus la masse s’y plie – à contrecœur ou non – moins il reste d’hommes et de femmes refusant d’entrer dans ce moule mais devant leur infériorité numérique et les étiquetages qu’ils subissent, eux aussi finissent par s’y plier et subir le poids des regrets.

Ces derniers se fixent des limites. La fin ne justifie pas les moyens et ils se refusent à commettre toutes sortes d’excès – quand bien même la loi le leur autoriserait – car en tant qu’Hommes digne de ce nom, leurs principes sont ancrés en eux.

Entre son honneur et quelques biens éphémères, le choix d’un vrai Homme est fait. Mais qu’en est-il de son entourage au sens large ?

Après avoir essuyé les moqueries de ses proches plus riches que lui car ayant accepté l’adage de la fin justifiant les moyens – la fin étant l’argent, l’estime du plus grand nombre… – voilà l’Homme confronté à l’hypocrisie moderne.

Un monde où le regard des autres est autant mis en avant, où celui qui n’a pas atteint tel ou tel niveau d’étude, telle classe sociale ou tel rang est considéré comme un incapable, un raté ou un autre qualificatif péjoratif du même genre…

Un monde où celui qui ne suit pas la tendance, n’aime pas ce qui est populaire et ne déteste pas pour ce qu’il est populaire de détester est un type bizarre. Soit il a un problème, soit il ne vit pas avec son temps, soit ceci, soit cela… la dictature de l’assimilation dans toute sa laideur : être comme le monde veut qu’on soit, ou finir sur le banc des étiquetés.

Un tel monde engendre un nombre incalculable d’hypocrites.

Certains mentant sur leur situation simplement afin d’éviter les dénigrements de la masse. Des gens pas forcément mauvais mais malheureusement, au combien il est difficile de se sortir d’un mensonge après s’y être empêtré jusqu’au cou ?!

Comme cet homme amoureux ayant menti sur sa situation afin d’épouser la fille qu’il aimait… le voilà à présent coincé car le jour où il tombe le masque, sa réputation sera définitivement endommagée car la plupart des gens cherchent plus à descendre qu’à comprendre.

D’autres façonnent délibérément une double face dans l’objectif clair de tromper les gens et de réussir dans ce monde matérialiste par le biais du faux et usage du faux. Des traitres qui tissent des liens avec les autres lorsqu’ils peuvent en tirer quelque chose. Mais qui sont les premiers à leur planter un arsenal de couteaux dans le dos sans la moindre once de pitié au moment où c’est ce qui leur rapportera le plus.

Après avoir vécu plusieurs expériences avec ce genre de personnages, comment garder confiance en l’être humain ?! Combien ont choisi la solitude au point de – parfois – renoncer au mariage, à fonder un foyer, à se fier à un ami… de peur d’être à nouveau trahi car s’il reste encore des gens intègres et droits, beaucoup ont vendu leurs principes. La trahison est suffisamment destructrice pour dissuader un homme de retenter de trouver la bonne personne. En amour comme en amitié.

Que dire aussi de ceux qui n’ont plus rien d’humain si ce n’est le nom ?!

Ces gens pour qui voir des sans-abris mourir de faim ou de froid ne fait plus rien à en juger par le dédain avec lequel ils passent à côté d’eux sans même leur adresser un regard compatissant…

Ces gens pour qui savoir que des enfants sont tués à un autre endroit du monde par des bombes et des tirs de missiles n’est ni plus ni moins qu’un fait divers « qui nous regarde pas, après tout c’est loin »…

Ces gens pour qui il est possible de justifier un meurtre, une bavure, une agression en bande organisée, parce que selon eux « l’affaire est complexe » y compris dans des cas où l’injustice est aussi flagrante que la mauvaise foi d’un(e) polémiste mis face à ses contradictions…

Qui – si ce n’est quelqu’un dont le cœur est au mieux malade, au pire mort – peut ressentir une indifférence pareille devant de telles injustices ?!

Travailler, étudier, économiser, gagner sa vie, consommer, se faire une place… c’est globalement à ça qu’incite le monde actuel.

La compétition mais pas la compassion. Celui qui écrase ses concurrents reçoit plus d’estime que celui qui tend la main à son semblable en humanité dans le besoin. C’est triste à dire mais le constat est réel : les engrenages du monde moderne sont en train ou ont déjà détruit notre humanité.

L’homme accroché à sa foi et ses principes tente de prendre sur lui, bien que cela soit de plus en plus dur au point de penser parfois tenir une braise dans le creux de sa main.

Voir autant de gens sombrer dans ces engrenages du monde actuel est dur. Surtout quand il s’agit de proches avec qui on a grandi.

Se sentir de plus en plus oppressé et marginalisé en refusant d’adhérer aux codes les plus immoraux, sous prétexte qu’ils sont la norme selon une tendance dictée par les mêmes qui sèment la corruption sur Terre…

Être trahi à de multiples reprises par des proches et des amis pour qui on aurait donné sa vie car ces derniers ont préféré le profit matériel – comme l’argent, le statut ou autre intérêt personnel – à l’amitié ou l’amour de quelqu’un qui était prêt à le leur donner à la seule condition qu’il soit réciproque…

Se faire traiter de fou ou d’arriéré à chaque fois qu’il tente d’ouvrir les yeux à ses amis et connaissances en leur expliquant à quel point beaucoup d’ondes que renvoie le monde actuel sont toxiques et que leur raison d’être sur Terre n’est pas de passer une vie à travailler pour profiter d’une retraite et mourir comme si l’existence n’allait pas plus loin…

Parfois, certains vrillent. À force de se sentir oppressé, les voilà qui sombrent à leur tour dans les engrenages du monde actuel et finissent par devenir aussi destructeurs que ceux qui les ont corrompus. La plupart sont dans cette catégorie.

Matricés, oppressés, tentés… ils n’étaient pas mauvais à la base mais la pression et les tentations sont si forts qu’ils ont fini par y cédé et se sont endurcis progressivement par la suite.

Quant à ceux qui tiennent bon, refusent malgré tout de se plier aux codes et rentrer dans des engrenages toxiques, la pression se fait sur eux de plus en plus forte. Les tentations sont de la partie également.

Mais bien qu’il leur arrive de tomber, les vrais hommes à la foi et aux principes ancrés en eux sont suffisamment forts pour se relever et rester debout.


***

À la naissance, toute la race humaine a le même point de départ. Chaque nouveau-né vient au monde, comme tous ses semblables en humanité, avec une prédisposition à reconnaitre son Créateur et assouvir les besoins de son corps et ceux de son âme.

C’est l’entourage – au sens large : famille, amis, société… – qui viendra rediriger cet enfant en phase de développement.

C’est ainsi que dans un modèle de société où prime le bien, pas seulement dans la parole – sinon ce serait trop facile – mais surtout dans la réalité du terrain, engendrera moins de corruption qu’un modèle de société où priment le mal et l’hypocrisie via son déni à travers de belles paroles sans acte.

Pour redire les choses sans tabou, un modèle de société qui revendiquerait la devise « liberté, égalité, fraternité » en appliquant dans la pratique la devise « appât du gain, chacun pour soi, tout pour le fric, capitaliste, diviser pour mieux régner… » comme c’est le cas de la France de 2020 produit plus de corruption que de bien.

Perte ou baisse de foi. Stress. Angoisse. Surmenage. Repli sur soi. Perte de confiance en les autres. Haine et rancœur…

Tout le monde ne va bien sûr pas jusqu’à l’extrême. Mais l’écrasante majorité des hommes et des femmes sont impactés dans leur for intérieur par un modèle sociétal qui incite à l’individualisme, pousse à la course aux richesses sans y mettre de limite et méprise le respect de la différence et la foi.

Combien d’entre nous, avouons-le à nous-mêmes, ressentons un vide ? Un manque ?

Parfois une impression de détester la vie que nous menons ?

Combien se sentent obligés de mentir pour se protéger des relations toxiques de l’entourage ?

Combien encore n’ont pas endossé de carapace ?

Combien détestent devoir vivre avec une carapace ?

Combien d’entre nous ont senti des proches devenirs ou se sont eux-mêmes déjà senti devenir des personnes toxiques ?

Comme celui qui, à l’âge innocent, était doux et bienfaisant envers tout le monde. Il ne connaissait pas plus la violence qu’un politicien pédophile ne connait la prison.

Trahi par nombre de ses amis à qui il vouait une confiance totale ou presque. Empoisonné aussi bien par l’entourage familial que sociétal qui n’a cessé de lui imposer des voies qui ne lui convenaient pas sans vouloir un seul instant écouter et surtout considérer sa vision des choses. À la fin, c’en était trop.

Sans aller jusqu’à dire que l’homme est de nature fondamentalement bonne sans aucun côté sombre – ce qui est faux – les faits prouvent que le monde extérieur a un impact incommensurable et indéniable sur le comportement et la direction que prendra chaque être.

À mesure variable, plus ou moins grande selon chacun, mais personne n’y échappe.

Sans dédouaner non plus chaque individu de ses responsabilités – car nous avons tous le libre arbitre et, sauf cas extrême, rien ne nous oblige à commettre des actes que nous n’aimerions pas subir – il ne faut pas mentir à nous-mêmes sur la réalité du monde qui nous entoure : il nous influence.

En bien s’il est majoritairement positif.

En mal s’il est majoritairement négatif.

Si on met un homme de principes au milieu d’un groupe de criminels et de débauchés, il n’en deviendra pas forcément un. Mais il n’en ressortira pas indemne non plus. Il en gardera certainement des séquelles comme la méfiance ou un durcissement du cœur.

Idem si on met un homme vicieux au milieu d’un groupe de gens droits et bienveillants, ne signifie pas non plus qu’il deviendra un jour comme eux. Mais cet entourage positif fera en sorte de canaliser son mal, soit en le faisant – au mieux – y renoncer. Soit en le forçant à se cacher lorsqu’il veut se livrer à la débauche, de sorte de ne pas avoir de problème… et au moins, il limitera les dégâts à sa propre personne sans porter atteinte à la collectivité.


***


D’où la nécessité d’œuvrer collectivement pour une société plus juste où la corruption ne pourrait venir ni d’en haut ni de la masse.

Je sais que convaincre tout un peuple d’œuvrer est impossible alors j’emploie le terme « collectivement » en pensant à un groupe suffisamment puissant et unis qui certes ne ferait pas l’unanimité mais aurait une force de nombre et des moyens conséquent pour faire évoluer le monde vers l’avant.

Bien entendu, tout ne se fait pas en un jour.

Naïf est celui qui pense réussir en brûlant toutes les étapes.

La première de ces étapes – à mon sens, dans notre contexte – est la sensibilisation quant à la dangerosité factuelle de notre mode de vie majoritaire actuel.

N’en déplaise aux aveuglés qui trouvent que les lanceurs d’alerte sont des complotistes ou autre chose en « iste » qui devraient se réjouir de ne pas vivre en Corée du Nord.

Accepter les déviances du monde dans lequel nous vivons est aussi sage et raisonnable pour notre avenir que de s’assoir sur une chaise longue et siroter un verre dans une maison qui brûle.

Le déni doit cesser. Pour tirer les choses vers le haut, il faut d’abord accepter que même s’il y a pire ailleurs, il y a de gros progrès à faire chez nous.

Une fois que cette étape sera pleinement acquise, il n’y aura plus qu’à procéder aux mesures concrètes et collectives pour tirer le monde dans lequel on vit vers le haut.

D’où ces écrits qui peuvent faire du mal à l’égo de certains. Mon seul objectif est de tirer la société et les individus qui la composent vers l’avant et celui qui a lu mes textes avec objectivité sans mauvaise intention l’a compris depuis le début.

Si par des mécanismes de propagande certains ont réussi à rendre normales voire populaire des choses inacceptables aux yeux de la masse, alors il est possible de faire le chemin inverse avec la diffusion et la mise en avant de contenu alternatif.

Quant à celui qui est de mauvaise foi, il n’a qu’à continuer à se mentir à lui-même puisqu’il semble aimer s’autodétruire en se complaisant dans un monde qui, de fait, a déjà détruit son discernement.

Quoi qu’il en soit, si vraiment nous arrivons à tirer ce monde vers le haut, où l’humain cessera cette passion pour le mensonge rassurant, rendra Son droit à son Créateur, à ses semblables en humanité et où la vie sera prioritaire sur la technologie, le pouvoir et l’argent, je suis certain que le commun des mortels se sentira plus épanoui.

Un climat où beaucoup moins de personnes se sentiront comme actuellement dans une prison à ciel ouvert où constamment plane sur leur tête anxiété, peur, ennui, lassitude, regrets et toxicité.

Un environnement sain, une barrière aux engrenages néfastes, a toujours des effets bénéfiques sur notre cœur.

J’imagine que chacun se sent mieux entouré de gens qu’il aime dans un jardin fleuri qu’entouré de sinistres individus à la mine patibulaire, regard de travers, au milieu d’une rue sombre où raisonnent de glacials échos.

Alors si chacun est d’accord pour une petite échelle, au nom de quoi devrions nous le nier sur grande échelle ?

Que c’est une « utopie » ? Très bien. Rendez-vous dans le prochain essai.


ree

Extrait du recueil "Aller de l'Avant partie 1", à paraitre prochainement

 
 
  • Facebook

©2019 par MCEF édition

bottom of page